Le rapport sur Julie Payette confirme les allégations d'intimidation et d'humiliation

Julie Payette était devenue gouverneure générale du Canada en octobre 2017.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Cris, hurlements, comportement agressif, commentaires dégradants et humiliations publiques » sont autant de comportements déplacés reprochés à l’ex-gouverneure générale Julie Payette dans le rapport indépendant produit par la firme Quintet sur les allégations de climat toxique à Rideau Hall.
Rendu public mercredi soir, le document préalablement présenté au gouvernement le 12 janvier avait poussé la gouverneure générale Julie Payette et sa secrétaire, Assunta Di Lorenzo, à remettre leur démission jeudi dernier.
Ce rapport repose sur 92 témoignages recueillis auprès d’employés, d'ex-employés et d'autres individus informés
sélectionnés par les enquêteurs.
Quarante-trois des 92 témoins ont décrit l’environnement de travail à Rideau Hall comme étant hostile
, mauvais
, ou les deux. De ces gens, 26 ont précisément utilisé les termes toxique
et empoisonnée
pour décrire l’ambiance de travail.
Selon toute norme objective, y compris celle fixée par le Secrétariat du Conseil du Trésor, la conduite rapportée et résumée dans le rapport, si elle s'est avérée conforme aux allégations, a de quoi créer un milieu de travail toxique.
L’impression de toujours marcher sur des œufs
a été exprimée par 12 participants à l’enquête, tandis que 8 ont évoqué un climat de terreur
.
Vingt personnes ont indiqué avoir été témoins d’épisodes de harcèlement au travail ou ont rapporté des gestes qui constituent du harcèlement.
Des termes comme irrespect
, condescendance
, milieu de travail non inclusif
, stress
et épuisement
ont aussi été retenus par les enquêteurs dans leur résumé des descriptions de l’atmosphère à Rideau Hall.
Quintet a constaté une récurrence et une cohérence considérables en ce qui concerne les observations négatives à propos du milieu de travail qui ont été rapportées par les participants. Quintet conclut qu'il existe un problème sérieux qui requiert l'attention immédiate du BCP.
Le rapport indique également que les employés de Rideau Hall n'ont pas eu le sentiment qu'ils avaient un moyen d'exprimer leurs préoccupations
auprès de leurs patrons. L’absence de mécanisme officiel de gestion des plaintes aurait aussi poussé des employés à se plaindre dans les médias.
Quintet recommande au gouvernement d’agir rapidement et de manière décisive
auprès des dirigeants toujours en poste au Bureau du secrétaire du gouverneur général (BSGG) pour rétablir la confiance du personnel. La firme déconseille toutefois le recours à la médiation ou à des ateliers de sensibilisation. Elle estime que cela reviendrait à faire porter une partie du blâme aux employés.
Seules des actions promptes et concrètes de la part des hauts responsables du BCP permettront de restaurer l'environnement de travail du BSGG.
Le rapport propose aussi au gouvernement d’instaurer un processus de supervision à long terme du climat de travail à Rideau Hall.
Il conclut qu’il y règne un climat toxique depuis plusieurs années
.
Ce rapport est entièrement rédigé en anglais. De nombreux passages de la version rendue publique sont caviardés.