La Côte-Nord demande une réforme de l’assurance-emploi

L'assurance-emploi n'est pas suffisante pour plusieurs travailleurs saisonniers de la Côte-Nord (archives).
Photo : Radio-Canada / Evelyne Côté
La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les lacunes de l’assurance-emploi, particulièrement sur la Côte-Nord, constatent des organismes et syndicats de la région.
De nombreux élus et représentants d’organismes étaient rassemblés virtuellement, mardi, pour le lancement d’une campagne de sensibilisation d’Action Chômage Côte-Nord sur le travail saisonnier. Cette campagne a notamment pour but de défaire des préjugés à l’endroit de prestataires de l’assurance-emploi.
Le président du conseil central Côte-Nord de la CSN
, Guillaume Tremblay, a dénoncé le programme d’assurance-emploi canadien en vigueur. Il juge que le programme est inadapté et qu’il faut le moderniser.Selon Guillaume Tremblay, la mise en place de la prestation canadienne d’urgence (PCU) montre que l’assurance-emploi actuelle n’est pas suffisante.
Ce n’est pas pour rien qu'on a été obligé de mettre en place une PCU , affirme M. Tremblay. C'est parce que le programme d'assurance-emploi en place ne faisait pas le travail.
La coordonnatrice de l’organisme Action Chômage Côte-Nord, Line Sirois, joint sa voix à celle du syndicat. Elle souhaiterait d'ailleurs que certaines des mesures instaurées par Ottawa depuis le début de la pandémie soient maintenues, notamment pour aider les travailleurs saisonniers de la Côte-Nord.
Le gouvernement a mis des mesures en place, c’est 420 heures pour trente semaines de prestations à la grandeur du Canada, rappelle-t-elle. Ces mesures-là doivent rester permanentes pour tous les travailleurs et surtout pour nos travailleurs ici, on sait très bien qu’on parle de l’industrie saisonnière.
Justement, le développement économique de la Côte-Nord passe, en grande partie, par l'emploi saisonnier, rappelle le député de René-Lévesque, Martin Ouellet.
Dans ce contexte, il estime qu'il est temps pour Ottawa de réformer le programme d'assurance-emploi, afin de favoriser la rétention de la main-d'œuvre et le développement d'entreprises de la Côte-Nord.
Lorsqu'on parle de développement économique, on a ciblé le tourisme d'aventure et de plein air, l'agroalimentaire, la valorisation des produits marins, comme la mariculture et l'algoculture, indique Martin Ouellet. Tous ces secteurs d'activité, ce sont des secteurs qui emploient de la main-d'œuvre saisonnière.
Lors du lancement de cette campagne, le coordonnateur du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi, Sylvain Lafrenière a pour sa part affirmé que le programme d'assurance-emploi est discriminatoire à l'égard des travailleurs à temps partiel.
Il soutient que les femmes sont plus nombreuses à occuper un emploi à temps partiel, ce qui fait qu’elles sont désavantagées par les critères d’admissibilité en place.