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Le commissaire de l'UPAC s'intéresse aux contrats signés en marge de la pandémie

Frédérick Gaudreau, commissaire à l'Unité permanente anticorruption.

Frédérick Gaudreau, commissaire à l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Photo : Radio-Canada / Alfonse Mondello, caméraman

Le commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Frédérick Gaudreau, a accordé une entrevue exclusive à Radio-Canada pour aborder la question des contrats signés de gré à gré avec le gouvernement du Québec dans un contexte d'urgence sanitaire. Sans préciser combien, l'UPAC confirme avoir reçu des dénonciations au cours des derniers mois.

Monsieur Gaudreau, êtes-vous préoccupé par le nombre élevé de contrats qui ont été signés à coups de millions de dollars avec le gouvernement du Québec pour s'approvisionner en matériel médical?

C'est préoccupant. [...] Dans une crise sanitaire telle qu'on la connaît aujourd'hui, le gouvernement a dû mettre en place des moyens pour acquérir d'urgence du matériel, notamment du matériel médical. Il y a des règles qui sont spécifiques pour cette situation. Ce qu'on dit, c'est qu'il y a des règles d'acquisition d'urgence, mais ça ne veut pas dire de profiter de cette occasion-là pour commettre des actes répréhensibles, soit des actes de corruption ou d'abus de confiance en favorisant certains fournisseurs.

Plusieurs centaines de millions de dollars ont été dépensés par le gouvernement, souvent dans l'urgence, depuis le début de la pandémie. Or, voilà qu'on apprend que l'UPAC s'intéresse à la question des contrats signés de gré à gré avec le gouvernement du Québec dans un contexte d'urgence sanitaire. Un reportage de Pascal Robidas.

C'est près de 3 milliards de dollars qui ont été signés en peu de temps pour acquérir de l'équipement médical de protection. Serait-il possible que l'on puisse avoir été tenté de tourner les coins ronds?

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C'est clair qu'en situation d'urgence, le gouvernement va se tourner vers des entreprises qui peuvent fournir – demain matin – le type de produit qui est recherché. Par contre, en matière de prévention, nous sommes déjà en lien avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et les organismes qui fournissent du matériel pour leur rappeler les règles à suivre. [...] On espère que ces gens-là, qui sont au centre de ces acquisitions-là, ont compris le message.

Frédérick Gaudreau en compagnie de Pascal Robidas.

Frédérick Gaudreau commente les acquisitions de matériel médical par le gouvernement du Québec en situation d'urgence sanitaire.

Photo : Radio-Canada / Alfonse Mondello, caméraman

La fin des mesures sanitaires ne semble pas prévue à court terme. Votre focus restera-t-il vers le secteur de la santé pour l'année qui débute?

C'est clair qu'on va porter une attention particulière à ce secteur-là. C'est dans le secteur de la santé que le plus grand nombre de contrats ont été octroyés dans les derniers mois. C'est clair qu'on va avoir un œil attentif là-dessus. Maintenant, notre regard sera aussi vers les autres ministères. L'économie a été ralentie, mais pas à l'arrêt. On doit être présent pour assurer une saine gestion des contrats publics.

Gros plan de Frédérick Gaudreau.

Frédérick Gaudreau veut que l'UPAC garde une attention particulière vers le secteur de la santé en 2021.

Photo : Radio-Canada / Alfonse Mondello, caméraman

À votre arrivée, il y a un an et demi environ, vous parliez de rétablir la confiance du public envers l'UPAC. Qu'en est-il en contexte de pandémie?

L'UPAC est pertinente pour le public, mais le public est extrêmement pertinent pour l'UPAC. Les gens du public, ce sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Je les invite à dénoncer s'ils sont témoins de corruption dans l'octroi de contrats publics. Nous serons là pour les rencontrer et les écouter, malgré un contexte de mesures sanitaires. On saura alors s'il y a des actions de prévention, de vérification ou d'enquête qui doivent être conduites à la suite de ces dénonciations-là. Le public doit savoir que nous sommes présents et actifs.

Frédérick Gaudreau, de dos, discute avec Pascal Robidas.

Le commissaire de l'UPAC nous explique qu'il souhaite embaucher ses propres enquêteurs pour diminuer le nombre de prêts de service de différents corps policiers, dont la Sûreté du Québec et le SPVM.

Photo : Radio-Canada / Alfonse Mondello, caméraman

Vous parliez également de donner une nouvelle identité à l'UPAC pour marquer un nouveau départ. Est-ce que la pandémie a ralenti votre plan comme grand patron?

On ne se fera pas de cachette, la pandémie a ralenti certains projets qu'on voulait mettre de l'avant pour reconstruire l'UPAC, afin de travailler plus étroitement avec nos partenaires comme l'Autorité des marchés publics (AMP). [...] Malgré tout, on a pu nommer un nouveau commissaire associé aux enquêtes à la fin du mois de mars 2020. Mais il y a la loi 72 adoptée avant les Fêtes qui va nous permettre d'embaucher nos propres enquêteurs et non plus seulement devoir compter sur des prêts de service d'autres organisations policières. Puis on travaille sur la planification stratégique pour les trois prochaines années.

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