Le nord-ouest du Nouveau-Brunswick entièrement confiné dès dimanche

Jennifer Russell, médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, a confirmé le scénario d'un confinement entier dans le nord-ouest de la province, lors du point de presse sur la COVID-19, vendredi.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, la zone 4, passe à un confinement total pour au moins 14 jours à partir de samedi soir à minuit. Près de 50 000 Néo-Brunswickois sont touchés par cette mesure, qui prévoit notamment la fermeture des écoles et des commerces non essentiels.
Les deux tiers des 30 nouveaux cas de COVID-19 signalés vendredi sont dans la zone 4, où l'on recense maintenant 129 cas actifs.

La zone 4, qui s'étend de Kedgwick à Grand-Sault, bascule dans un confinement plus rigide jusqu'au 6 février. Dix-neuf cas de COVID-19 y ont été signalés vendredi.
Photo : Facebook/Transport communautaire Restigouche
La santé publique suppose que le nombre réel dans la communauté est encore plus élevé, plusieurs cas ayant été détectés dans des écoles, des lieux de travail et des résidences pour personnes âgées.
Cette évolution rapide du virus nécessite des mesures plus rigoureuses
, a déclaré la médecin hygiéniste en chef de la province, Jennifer Russell, en point de presse vendredi.
Qu'est-ce qui change en confinement?
La ministre de la Santé, Dorothy Shephard, a pris part au point de presse pour énumérer et expliquer les nouvelles restrictions qui entrent en vigueur à partir de dimanche dans la zone 4.

Dorothy Shephard, ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, était présente au point de presse sur la COVID-19 vendredi.
Photo : Radio-Canada
– Les résidents n'auront pas à respecter un couvre-feu comme au Québec, mais pourront seulement sortir de la maison pour des raisons essentielles, telles qu'aller à l'épicerie, se rendre au travail ou récupérer leurs enfants en garde partagée.
– Seuls les commerces de première nécessité comme les épiceries, les pharmacies, les quincailleries ou les magasins de nourriture pour animaux seront ouverts. Ils devront toutefois se limiter à la vente d'articles essentiels. Par exemple, les dépanneurs ne seront plus autorisés à vendre des billets de loterie. Les clients pourront toujours en acheter en ligne.
– Les succursales d'Alcool NB et de Cannabis NB resteront ouvertes, tout comme les bureaux de poste.
– Les écoles de la maternelle à la douzième année seront fermées et devront passer à l'apprentissage en ligne. Les familles qui n'ont pas accès à la technologie à la maison pourront emprunter de l'équipement auprès de leur district scolaire.
– Les garderies et les centres de la petite enfance resteront ouverts avec des mesures de sécurité accrues
.
– Les entreprises non essentielles devront fermer leurs portes. Certains employeurs comme les cabinets d'avocats et les firmes comptables pourront poursuivre leurs activités, mais le télétravail devra être privilégié. Ceux pour qui le télétravail n'est pas une option
devront tenir un registre des employés sur place et interdire l'accès aux zones communes comme les cafétérias.
– Les institutions financières pourront rester ouvertes, mais devront privilégier l'offre de services par téléphone.
– Les fournisseurs de soins non réglementés devront fermer leurs portes.
– Les cliniques vétérinaires resteront ouvertes, mais les propriétaires devront laisser leur animal à l'entrée.
– Les expulsions de locataires seront interdites.
– Les sentiers de motoneige seront fermés.
– Les services religieux devront se dérouler virtuellement.
La ministre de la Santé a expliqué que le confinement débute seulement samedi soir pour donner le temps aux résidents et aux entreprises de se préparer « puisqu'il s'agit d'une nouvelle situation ».
Fin de plusieurs exemptions d'isolement
Le gouvernement a aussi annoncé que les règles d'isolement allaient être resserrées pour les voyageurs partout dans la province. Selon des données de juillet à novembre, la grande majorité des personnes qui ont franchi la frontière du Nouveau-Brunswick n’ont pas été forcées de s’isoler.
À compter de samedi à minuit, toutes les personnes qui entreront dans la province devront s'isoler pour une période de 14 jours.
Des exceptions sont toujours prévues pour les camionneurs, les résidents de Pointe-à-la-Croix et de la communauté autochtone de Listuguj (à des fins essentielles) ainsi que les personnes qui se déplacent pour des soins médicaux ou la garde d'enfants.
Mais ces voyageurs devront subir un test de dépistage chaque semaine
, a précisé la ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Dorothy Shephard.
Des barrages routiers de prévention
La Force policière d'Edmundston s'affaire actuellement à sensibiliser la population à l'importance de respecter l'arrêté d'urgence de la province.

Un barrage dans la région d'Edmundston, le 22 janvier 2021.
Photo : Radio-Canada / Bernard LeBel
L'inspecteur Steve Robinson a confirmé que des barrages routiers allaient être érigés tout au long de la fin de semaine.
Les policiers veulent s'assurer que les gens respectent les exigences de la bulle familiale, a-t-il expliqué.
Des amendes de 292,50 $ pourraient être imposées.
Hausse des hospitalisations
Cinq personnes atteintes de la COVID-19 sont actuellement à l'hôpital au Nouveau-Brunswick. Trois d'entre elles sont aux soins intensifs.
En début de semaine, la province ne comptait qu'une hospitalisation sur plus de 300 cas de COVID-19.
Un médecin à Moncton avait toutefois fait une mise en garde contre ces données. Les personnes qui souffrent d'une forme plus grave de cette maladie respiratoire, a-t-il expliqué, sont généralement hospitalisées 10 jours après l'apparition des premiers symptômes.
Une atmosphère tendue à l'hôpital d'Edmundston
L'Hôpital régional d'Edmundston se préparait d'ailleurs à une hausse des hospitalisations depuis quelques jours. L'atmosphère qui régnait dans l'établissement vendredi matin était clairement sous tension
, selon le chef du département de médecine familiale, le Dr John Tobin.
Le médecin régulièrement invité sur nos ondes pour commenter l'évolution de la pandémie accueille la décision de la santé publique avec soulagement.

Le Dr John Tobin est chef du département de médecine familiale à l'Hôpital régional d'Edmundston.
Photo : Radio-Canada
On voit passer des commentaires un peu partout de gens qui ne suivent pas les consignes, ça nous inquiète beaucoup. On ne peut pas faire autrement que de soutenir cette décision-là, surtout que ça vient de l’équipe de la Dre Russell, qui est tout à fait au fait de ce qui se passe dans la région
, a-t-il déclaré quelques minutes après que la nouvelle fut tombée.
Un premier cas à Miramichi
Pendant ce temps, la région de Miramichi, la zone 7, a enregistré un premier cas de COVID-19 en plusieurs semaines.
Selon la médecin hygiéniste en chef, les tests de dépistage effectués dans cette zone sont insuffisants.
La région de Miramichi effectue quatre tests par tranche de 100 000 habitants. En comparaison, la région d'Edmundston en fait 308. Ailleurs dans la province, on est à environ 40 ou 50 tests par tranche de 100 000 habitants
, a déclaré la Dre Russell.
La région de Miramichi compte un centre de dépistage. Il est situé dans les anciennes installations de l'entreprise Kerr's Construction, à Chatham.
Un peu plus au sud, de nouveaux centres de dépistage devraient bientôt ouvrir leurs portes à Sussex et à Sackville. Le village de Perth-Andover, à l'ouest de la province, devrait lui aussi avoir un centre de dépistage prochainement.
Un nouveau centre a ouvert ses portes cette semaine dans la communauté de Clair, dans le Madawaska.
Ailleurs dans la province
Les autres cas de COVID-19 signalés vendredi sont ventilés comme suit : huit à Moncton, un à Saint-Jean et un à Fredericton.
Le total de cas actifs s'élève à 331, un autre sommet.
Les régions de Moncton, de Saint-Jean et de Fredericton pourraient bientôt revenir en phase orange, a indiqué la ministre Shephard.
Celles de Campbellton, de Bathurst et de Miramichi, où peu de cas ont été déclarés, ne retourneront pas en phase jaune tant que les éclosions n'auront pas été maîtrisées dans les régions voisines.
Avec des informations de Jean-Philippe Hugues et de Marie-Hélène Lange