•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Deux fois plus de victimes de fraude au Canada en 2020

Le nombre de victimes de fraude au pays a doublé l'an dernier par rapport à l'année précédente. Les données du Centre antifraude du Canada montrent que près de 40 000 personnes ont été touchées par une arnaque financière en 2020. Une partie des stratagèmes de fraude est liée à la pandémie.

Un homme pose ses mains sur le clavier d'un ordinateur portable dans l'obscurité.

Un homme pose ses mains sur le clavier d'un ordinateur portable dans l'obscurité.

Photo : iStock

Les fraudeurs n'ont pas ralenti la cadence de leurs méfaits l'an dernier, si l'on se fie aux dernières données du Centre antifraude du Canada. Quelque 67 000 signalements de fraude ont été comptabilisés en 2020, soit environ 20 000 de plus que l'année précédente. Les pertes financières qui y sont associées s'élèvent à un peu plus de 100 millions de dollars. Il s'agit d'un montant semblable à celui qui avait été recensé en 2019.

Des fraudeurs ne se sont pas gênés pour profiter de l'isolement des gens et pour leur soutirer de l'argent. Les arnaques amoureuses se retrouvent parmi les stratagèmes frauduleux les plus signalés, tout comme la vente de chiens, selon le Centre antifraude du Canada.

Il y a eu une recrudescence de personnes qui veulent avoir un animal de compagnie pour se sentir moins seules et les fraudeurs ont sauté sur l'occasion, souligne le sergent Guy Paul Larocque, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), l'officier responsable du Centre antifraude du Canada. On a reçu plusieurs signalements, dans la dernière année, de gens qui s'achetaient un chien d'une race spécifique d'un soi-disant éleveur et qui ne recevaient jamais leur animal domestique.

Le Centre antifraude a observé une chute du nombre de signalements de faux appels de l'Agence du revenu du Canada en début de pandémie. Mais vers la fin de la première vague, ces appels ont repris de plus belle.

C'est une indication que, dans les pays d'où ces appels provenaient, il y a eu des mesures de relâchement au niveau de la pandémie, note le sergent Larocque. Les gens étaient plus libres de circuler. On a vu un lien direct avec l'augmentation de ces appels, qui ont continué de plus belle depuis ce temps. On reçoit beaucoup d'appels. Moi-même j'en reçois. Mes collègues aussi.

COVID-19 : tout sur la pandémie

Consulter le dossier complet

Une représentation du coronavirus.

Dans les cas d'appels douteux, Guy Paul Larocque recommande de raccrocher.

C'est souvent un message préenregistré qui va jouer. C'est une bonne indication que l'appel est frauduleux.

Une citation de Sergent Guy Paul Larocque, de la GRC, responsable du Centre antifraude
Le sergent Guy Paul Larocque de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et officier responsable du Centre antifraude du Canada.

Le sergent Guy Paul Larocque de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et officier responsable du Centre antifraude du Canada.

Photo : Radio-Canada / Chantal Rivest

C'est une voix robotisée qui fait l'énoncé du stratagème pour vous dire de peser sur "1" pour parler avec un enquêteur ou un agent, explique-t-il. La minute qu'on a la communication avec eux autres, c'est eux qui commencent à prendre avantage de vous. Ils vont tenter de vous isoler, utiliser la peur et la menace pour vous amener, après ça, à carrément vider vos comptes bancaires.

Le Centre antifraude signale également que les fraudeurs ont profité aussi de la vulnérabilité des personnes qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie. Certaines d'entre elles, qui sont à la recherche d'un nouveau travail, ont été ciblées.

Les fraudeurs sont là aussi pour recruter des personnes afin de faire bouger l'argent du crime, ajoute Guy Paul Larocque. Elles sont souvent recrutées pour recevoir l'argent d'une autre victime de fraude et rediriger ces fonds ailleurs.

Le harponnage en vogue

Le début de 2021 est marqué au Centre antifraude du Canada par une alerte à la fraude de type harponnage. Ce stratagème vise en particulier les entreprises. C'est un peu comme de l'hameçonnage, mais de façon plus ciblée, résume le sergent Larocque.

Par exemple, les fraudeurs peuvent tenter d'obtenir des informations sur des employés. Ces renseignements sont ensuite utilisés lors d'envois de courriels qui semblent provenir de ces employés et dans lesquels ils vont convaincre frauduleusement une entreprise ou un particulier d'envoyer de l'argent.

Le sergent Larocque explique aussi qu'un fraudeur qui aurait profité, par exemple, d'une faille de sécurité dans le système informatique d'un fournisseur d'une entreprise pourrait tenter de convaincre celle-ci de lui faire des paiements.

Il va envoyer un courriel à un des clients et demander que les paiements futurs soient envoyés vers un nouveau compte bancaire qui sera souvent dans une banque étrangère, précise le porte-parole du Centre antifraude du Canada. Il va demander un paiement pour des factures en cours. L'entreprise va s'apercevoir trop tard que des sommes importantes ont été déjà été transférées.

Les sommes d'argent volées au Canada liées à la fraude de type harponnage sont élevées. C'est très commun d'avoir des montants de 100 000 $ et plus. Parfois, ça va être dans les millions de dollars, soutient Guy Paul Larocque.

Il ajoute qu'il y a eu 525 victimes de ce type de fraude l'an dernier au pays qui ont entraîné des pertes de 14,4 millions de dollars.

Le Centre antifraude demande à la population d'être vigilante, de se méfier des appels et des courriels non sollicités, et de signaler les cas de fraude aux autorités.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.