•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Vaccination contre la COVID-19 : des Autochtones de l'Alberta n'ont pas confiance

Une fiole du vaccin contre la COVID-19.

Des communautés autochtones de l'Alberta disent ne pas avoir été assez consultées au sujet de la campagne de vaccination contre la COVID-19 de la province.

Photo : Radio-Canada

Les communautés autochtones de l’Alberta attendent le début de la campagne de vaccination contre la COVID-19 avec impatience. Leurs leaders espèrent que le vaccin permettra de protéger leurs membres, mais savent que le manque de confiance envers les institutions provinciales et fédérales pourrait compliquer leur tâche.

Herb Lehr le sait, vacciner les membres de sa communauté contre la COVID-19 ne sera pas une mince affaire.

L’homme d’une soixantaine d'années est le président du conseil général des établissements métis de l’Alberta. Il dit que ces communautés ont été durement touchées par la pandémie.

Services de Santé Alberta ne nous dit pas combien il y a de cas exactement, mais, selon les gens qui travaillent avec nous sur le terrain, environ 10 % de nos membres ont contracté la COVID-19, dit-il.

Selon le plan de vaccination initial de la province, les aînés de 65 ans et plus des communautés autochtones devraient être vaccinés en février.

COVID-19 : tout sur la pandémie

Consulter le dossier complet

Une représentation du coronavirus.

Herb Lehr sait cependant déjà que certains membres de sa communauté vont refuser le vaccin.

Certains nous ont dit explicitement qu’ils ne se feraient pas vacciner parce qu’ils n’ont pas confiance de recevoir la même chose que les autres Albertains, dit-il.

Lui-même victime de la rafle des années 1960, qui a arraché des milliers d'enfants autochtones à leur famille pour les faire adopter par des familles blanches, il explique que les traumatismes du passé sont encore bien présents dans les souvenirs de sa communauté.

Les Autochtones ont encore peur. Ils n’ont pas oublié la petite vérole, les pensionnats autochtones et la rafle des années 1960. Il y a un manque de confiance envers les institutions provinciales et fédérales, ajoute-t-il.

Convaincre les aînés

Pour convaincre ses aînés de se faire vacciner, la Nation crie d’Enoch, près d’Edmonton, a mis sur pied une campagne de communication dans la communauté.

La directrice sanitaire de la Nation, Colleen McDonald, explique qu’un sondage ainsi qu’une campagne téléphonique ont été mis sur pied afin de mieux comprendre les inquiétudes des aînés.

Les gens se demandent si le vaccin est sécuritaire et ce qu’il contient. Il y a aussi des mythes qui circulent et des théories du complot, explique-t-elle.

Selon Colleen McDonald, protéger les aînés est primordial pour les communautés autochtones.

Ce sont les détenteurs de notre savoir. Dans certains cas, ils sont aussi nos guérisseurs, dit-elle.

Des retards inacceptables

Colleen McDonald ajoute que la suspension temporaire de la campagne de vaccination provinciale en raison du manque de vaccins et les retards occasionnés pour les communautés autochtones sont inacceptables.

Elle soutient que le gouvernement albertain n’a pas assez consulté les Premières Nations, dont les besoins en santé sont différents de ceux de la population albertaine en général.

Il n’y a pas eu assez de discussions avec les Premières Nations en ce qui concerne l’administration prioritaire du vaccin. [...] Les réels besoins de la communauté n’ont pas été pris en compte. Nous souffrons beaucoup plus de problèmes de santé chroniques, par exemple, dit-elle.

Selon elle, les membres non autochtones de la communauté âgés de 65 ans et plus ainsi que les habitants des communautés souffrant de maladies chroniques, qui sont en attente d’un don d’organe et ceux dont le système immunitaire est affaibli devraient aussi recevoir le vaccin en priorité.

La province continue de prendre des décisions unilatérales au sujet de la santé des Premières Nations sans impliquer ces dernières, déplore quant à elle la chef régionale de l'Alberta pour l'Assemblée des Premières Nations, Marlène Poitras.

Combien de fois devrons-nous répéter que les Premières Nations souveraines doivent être impliquées dans les décisions qui les touchent?

Les Autochtones plus touchés

D’après le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations de l’Alberta, 2066 des 12 838 personnes atteintes de la COVID-19 dans la province en date du 13 janvier étaient des Autochtones, et 127 des 820 personnes hospitalisées à cause de la COVID-19 à la même date étaient Autochtones.

Sur les 137 personnes hospitalisées aux soins intensifs, 33 étaient des membres des Premières Nations.

Selon Statistique Canada, en 2016, les Premières Nations représentaient 6,5 % de la population albertaine.

Selon Colleen McDonald, les représentants des Nations des Traités 6, 7 et 8 ont appris, lors d’une réunion avec la santé publique de l’Alberta, mercredi, que la campagne de vaccination des communautés autochtones pourrait commencer à la mi-février avec le vaccin de Moderna.

Avec la collaboration de Paige Parsons

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Alberta

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Alberta.