Une Torontoise victime d’un faux casier judiciaire pendant 18 ans
Joyce Obaseki a découvert que les accusations criminelles d'une autre femme étaient encore liées à son nom, 18 ans après que la police s’en soit rendu compte.

Joyce Obaseki a été victime de vol d'identité pendant presque 20 ans.
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui
Joyce Obaseki a appris en 2002 qu’un mandat d’arrestation était lancé contre elle à Calgary pour avoir manqué l’audience de sa remise en liberté sous caution. Elle n’avait cependant jamais de toute sa vie été ni à Calgary ni à un poste de police.
Elle a contacté les policiers de Calgary et a appris qu’ils étaient à la recherche d’une femme qu’elle connaissait, une ancienne camarade de classe au Nigeria qui s’était installée au Canada.
La femme recherchée était Christie Imuya, arrêtée et accusée de fraude liée aux cartes de crédit au nom de Mme Obaseki.
À la suite de sa discussion avec les autorités, elle a cru que le problème était réglé.
Mais le vol d’identité de Mme Obaseki s’est poursuivi pendant plusieurs années.
Presque 20 ans plus tard, elle a découvert que les dossiers du Centre d’information de la police canadienne (CIPC) la confondaient toujours avec l’accusée. Depuis 2002, Joyce Obaseki était injustement accusée de nombreuses infractions en matière criminelle et d’immigration.
Le casier judiciaire qu’elle détenait faussement l’a empêché de recevoir la visite de sa famille au Canada. Mme Obaseki avait tenté, à plusieurs reprises, de faire des demandes de visa de visiteur pour sa mère et sa sœur et ses demandes étaient chaque fois rejetées.
Elle a cru que sa famille n’était tout simplement pas admissible au visa. Ce n’est que lors d’un processus d’appel d’immigration pour sa sœur qu’elle a appris l'existence de son dossier au CIPC
.« Comment expliquer tout ça à ma famille? On m'a volé ma crédibilité. »
Les documents du CIPC, qui sont gérés par la GRC, révélaient que la personne en question était accusée de nombreuses infractions liées aux cartes de crédit, au vol et à l’immigration.
La police a expliqué à Joyce Obaseki que lors de la prise d’empreintes digitales en 2002, l’accusée avait utilisé son nom.
L'automne dernier, Mme Obaseki a engagé un avocat pour l'aider et elle a pu finalement faire retirer son nom de la base de données de la CIPC
. Elle a dû soumettre ses empreintes à la CIPC afin d'effacer son casier judiciaire. La GRC a confirmé au mois de novembre que ses empreintes ne correspondaient pas à celles de la personne accusée.Robin Percival, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), explique que les services de police doivent confirmer l'identité des personnes avant de soumettre leurs données biographiques à la CIPC et que la GRC n'est pas en mesure de vérifier les informations sans des empreintes digitales.
Je veux qu'elle subisse des conséquences
, dit-elle à propos de l'accusée. J'ai souffert pendant qu'elle circulait en toute liberté.
Un mandat d’arrestation en Alberta est toujours en vigueur contre Christie Imuya.
D'après les informations de Nicole Brockbank de CBC