Un ver géant aux dents tranchantes terrorisait jadis les océans

Les chercheurs croient que l'ancien ver est semblable au ver Bobbit, un prédateur marin qui vit dans les mers tropicales et subtropicales de la région indopacifique.
Photo : Offerte par Chutinun Mora
La découverte de fossiles vieux de millions d’années suggère que des vers prédateurs géants aux dents tranchantes, pouvant atteindre la taille d’un être humain, terrorisaient jadis les fonds des océans tel un monstre tiré de récits de science-fiction, comme Dune.
Ces créatures redoutables se cachaient sous le fond des mers et attrapaient leurs proies avec des mâchoires tranchantes pour ensuite les traîner sous terre et les dévorer.
Les fossiles très, très distinctifs
découverts à Taïwan ne ressemblent à rien de ce que nous avons vu jusqu’à présent
, observe le professeur de sciences de la terre Shahin Dashtgard, de l'Université Simon Fraser (SFU), en Colombie-Britannique.
Ils sont décrits dans une étude qu’elle publie dans la revue Scientific Reports.
Comme les vers ont des corps mous, ils sont rarement fossilisés, explique M. Dashtgard. Ainsi, les terriers qu'ils creusent sont vraiment la seule preuve que nous ayons de ce à quoi ressemblerait leur écosystème.
Les chercheurs croient que l'ancien ver était semblable au ver Bobbit, un prédateur marin qui vit dans les mers tropicales et subtropicales de la région indopacifique et qui peut atteindre 3 mètres de long.
Le ver Bobbit, connu pour ses dents acérées, a été nommé en mémoire de Lorena Bobbitt, une femme qui s’est vengée des abus que lui faisait subir son mari en tranchant son pénis avec un couteau de cuisine en 1993.
Les mâchoires fossiles de ce que l'on pense être le plus ancien ver Bobbit ont été découvertes dans une formation rocheuse datant de 400 millions d'années en Ontario.
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Les chercheurs ont nommé leur nouveau fossile Pennichnus formosae.
Penna signifie plumeuse
en latin et ichnus, empreinte
. Formosae rend hommage à Formosa, l'endroit où il a été trouvé à Taïwan.
La découverte est remarquable, selon les chercheurs, car elle fournit des indices sur le comportement de chasse d'un ancien invertébré, ce qui est assez rare.
Murray Gingras est professeur à l'Université de l'Alberta et étudie les traces laissées par les animaux modernes et les compare aux archives fossiles. Il n'a pas participé à la nouvelle étude, mais s'est rendu en Australie pour étudier les terriers des vers Bobbit modernes dans le cadre de ses propres recherches.
Il croit que l'étude est bien argumentée et crédible. Je pense que c'est une découverte amusante.
Avec les informations d’Emily Chung