Hospitalisation forcée : la représentante des jeunes de la C.-B. soumet son rapport

Selon le rapport, le nombre d’hospitalisations forcées chez les mineurs a augmenté de 162 % entre 2008 et 2017.
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui/CBC News
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans un rapport contenant 13 recommandations, la représentante des enfants et de la jeunesse de la Colombie-Britannique, Jennifer Charlesworth, souligne l’importance de mieux soutenir et protéger les mineurs lors d’une hospitalisation forcée en raison d’une surdose.
En juillet, la Colombie-Britannique proposait le projet de loi 22 afin de modifier la Loi sur la santé mentale. Celui-ci détaille, entre autres, la marche à suivre pour hospitaliser jusqu'à 7 jours un jeune de moins de 19 ans qui aurait fait une surdose, et ce, sans son consentement. L'étude du projet de loi a finalement été suspendue.
La Loi sur la santé mentale est entrée en vigueur dans la province en 1964. Elle a depuis été modifiée plusieurs fois, mais une révision en profondeur est nécessaire, selon Jennifer Charlesworth.
Je pense que c’est important qu’un texte de loi aussi important dans la vie de plusieurs personnes soit revu à la lumière de notre époque
, affirme-t-elle.
Les recommandations
Parmi les recommandations du rapport, plusieurs touchent les droits des jeunes durant leur hospitalisation.
Même si une personne est aux prises avec d’importants problèmes de santé mentale et possède une capacité limitée pour un certain moment, tous les efforts devraient être faits pour permettre à cette personne de comprendre sa situation et d’avoir le droit à consentir au traitement
, explique Jennifer Charlesworth.
Elle propose donc que les droits des patients leur soient rappelés à plusieurs reprises tout au long de leur hospitalisation et qu’un organisme indépendant soit mis au courant lors de chacune de ces hospitalisations afin de pouvoir plaider en leur faveur.
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Jennifer Charlesworth déplore également le manque de données concernant la proportion d’enfants issus des Premières Nations qui sont hospitalisés de force, la durée des hospitalisations, ainsi que le nombre d’entre eux qui sont hospitalisés sans leur consentement, mais avec celui de leurs parents.
Le rapport présente notamment plusieurs témoignages de jeunes ayant vécu au moins une hospitalisation forcée durant leur enfance. Ils y racontent l’utilisation de sédatifs et d’isolement sans leur consentement pour gérer leurs crises, une situation que beaucoup décrivent comme traumatisante
.
La représentante des enfants et de la jeunesse craint que l’hospitalisation forcée des jeunes et le droit d'alerter leurs parents proposés par le projet de loi ne minent la confiance des enfants envers le système de santé ainsi qu’envers leur famille.
Notre système n’a actuellement pas de mesures de protection suffisantes et nous avons du travail à faire pour nous assurer qu’il s’agit vraiment d’une occasion de guérison pour ces jeunes
, conclut Jennifer Charlesworth.