Entente sur le tramway : la CAQ ne se fixe aucun échéancier

Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel
Photo : Ivanoh Demers
Le gouvernement Legault ne se fixe pas d’échéancier pour s’entendre avec la Ville de Québec sur le tracé du tramway. Au cabinet du ministre des Transports, on refuse même de s’avancer sur la probabilité d’une annonce cet hiver.
Nous rendrons une décision en temps et lieu
, assure l’attachée de presse de François Bonnardel, Florence Plourde.
Elle précise que la relation demeure bonne
entre le ministre des Transports et le maire de Québec, Régis Labeaume, même si ce dernier a publiquement déclaré son souhait de ficeler le dossier du réseau structurant dès le mois de janvier.
Comme cette échéance arrive rapidement et ne sera vraisemblablement pas respectée, est-ce que le gouvernement se fixe une date butoir en 2021, année électorale sur la scène municipale au Québec?
Mme Plourde refuse de s’avancer.
En ce qui concerne un échéancier d’une éventuelle annonce concernant le réseau de transport structurant, de notre côté, nous n’en avons jamais donné depuis la publication du rapport du BAPE en novembre dernier
, rappelle l’attachée de presse.
Et l’étude d’achalandage?
Outre les conclusions du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), le gouvernement Legault réclamait aussi une étude indépendante de l’achalandage du projet de tramway avant de donner son feu vert.
Or, le cabinet du ministre Bonnardel confirme que l’étude a bel et bien été complétée par une firme spécialisée et que les plus récentes données ont été acheminées au gouvernement.
L’étude sera rendue publique éventuellement, comme prévu, assure Florence Plourde.
Le dossier est toujours en analyse.
Rappelons qu’au mois d’août dernier, la Ville de Québec a publié le résultat de sa propre étude d’achalandage pour le réseau structurant. L’analyse prévoyait alors une augmentation de la clientèle du transport collectif de 40 % à Québec dès la mise en service du tramway, en 2026.
Un retard inconcevable
, selon QS
La lenteur de la Coalition avenir Québec (CAQ) à régler le dossier du tramway consterne le député solidaire, Sol Zanetti.
C’est inconcevable. Ce projet-là devrait déjà être commencé
, s’indigne-t-il.
Sol Zanetti rappelle que François Legault lui-même a annoncé la deuxième phase du Réseau express métropolitain (REM) de Montréal tout juste avant les Fêtes.
Il demande l’intervention urgente du premier ministre pour assurer le lancement du chantier du tramway.
Il n'y a pas de leadership de la part de la ministre Guilbault et des députés de la CAQ à Québec. Ça prend une intervention du premier ministre
, tranche l’élu de la circonscription de Jean-Lesage.
Des munitions pour l’opposition
Le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau, craint de voir la CAQ miner la confiance du public dans le projet si elle persiste à retenir son approbation finale.
Si on prend trop de temps, ça donne des munitions à ceux qui s’opposent
, croit-il.
Jean Rousseau rappelle que François Bonnardel a appuyé le tramway comme mode de transport lourd pour Québec. Il importe maintenant de conclure les discussions sur le tracé.
Lundi, Québec 21 redemandait au gouvernement Legault de reporter les grandes décisions sur le transport collectif à Québec au lendemain des élections municipales, en novembre prochain.
Selon le chef, Jean-François gosselin, tous les candidats à la mairie pourraient ainsi présenter leur projet à la population qui aurait ensuite le soin de trancher.
Un tel scénario mettrait en péril le financement fédéral du réseau structurant de Québec, prévient le directeur général d'Accès transports viables, Étienne Grandmont.
Il y a des besoins ailleurs au pays
, plaide-t-il. Il faut s’assurer que les décisions soient prises rapidement pour que le financement aille à Québec
.
Le cabinet du maire de Québec a refusé de commenter le dossier.