Le Canada ne recevra aucune dose du vaccin Pfizer-BioNTech la semaine prochaine

Pfizer avait déjà indiqué, la semaine dernière, que des retards étaient à prévoir dans les livraisons de vaccins pendant quatre semaines.
Photo : Associated Press / Michel Spingler
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Canada ne recevra aucune nouvelle dose du vaccin de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 la semaine prochaine, ce qui ralentira encore plus que prévu les campagnes de vaccination en cours dans les provinces.
Nous avons été informés par Pfizer ce matin qu’il n’y aura pas d’expédition du vaccin […] au cours de la semaine du 25 janvier
, a indiqué en conférence de presse le major-général Dany Fortin, grand responsable de la logistique entourant la distribution de vaccins au pays.
Pour la semaine en cours, le Canada recevra finalement 82 % des doses qu'il escomptait, a aussi précisé le major-général Fortin. Pfizer n'a pas encore précisé combien de doses seront livrées au gouvernement canadien pour les deux premières semaines de février, a-t-il ajouté en indiquant espérer une mise à jour d'ici jeudi.
« Il y aura un impact considérable dans toutes les provinces, bien entendu. L’impact global au cours du mois prochain est de l’ordre d’une diminution de 50 % des allocations prévues, mais cet impact se fera sentir différemment d’une semaine à l’autre. »
Dans un courriel, Pfizer précise que les livraisons reprendront à partir de la semaine du 1er février, et à partir de la mi-février, la compagnie pourra augmenter les allocations pour rattraper le retard
.
La compagnie soutient également être en bonne voie pour atteindre ses objectifs trimestriels de livraison au Canada d'ici la fin du premier trimestre 2021
.
La nouvelle réduction annoncée constitue une surprise. En conférence de presse en fin d'avant-midi, le premier ministre Justin Trudeau n'en avait pas fait mention, et la compagnie Pfizer avait publié un peu plus tôt un communiqué dans lequel elle se contentait de confirmer que les travaux à son usine de Puurs, située en Belgique, auraient une incidence temporaire sur certains envois jusqu’à la mi-février
.
Le 8 janvier, le major-général Fortin avait annoncé que 208 650 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech seraient livrées au pays chaque semaine d'ici la fin de janvier, puis que ce nombre passerait à environ 365 000 doses par semaine en février.
Le 15 janvier, Ottawa avait cependant annoncé que ces livraisons seraient réduites au cours des quatre semaines à venir en raison de travaux que la pharmaceutique américaine devait effectuer pour accroître sa capacité de production à son usine de Puurs, où sont fabriqués les vaccins destinés au Canada.
Le major-général Fortin avait alors indiqué qu'il n'y aurait qu'un effet minimal sur la semaine en cours, puis que le Canada recevrait le quart des doses attendues lors de la semaine du 25 janvier, puis la moitié et les deux tiers de ce qui était attendu pour chacune des deux premières semaines de février.
Il avait alors soutenu que les livraisons augmenteraient de façon considérable
lors des semaines subséquentes, de sorte que le Canada devrait recevoir comme prévu les quatre millions de doses du vaccin de Pfizer-BioNTech qu'il attend d'ici la fin du mois de mars.
À Pfizer de répondre aux questions, dit la ministre Anand
Le major-général Fortin a maintenu cette position ce matin, tout comme la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Anita Anand, qui l'accompagnait en conférence de presse. Cette dernière a indiqué qu'en livrant 4 millions de doses d'ici la fin du premier trimestre, Pfizer respectera le contrat conclu avec Ottawa.
« Il s’agit d’un retard temporaire. Le Canada recevra la totalité des doses qui lui sont dues ce trimestre. [...] Au cours des prochains mois, surtout au printemps, les Canadiens commenceront à voir une augmentation spectaculaire des vaccins livrés. »
La nouvelle réduction des livraisons annoncée soulève des questions quant à la façon dont Pfizer gère ce dossier auprès de tous les pays, dont ceux de l'Union européenne, qui reçoivent des vaccins fabriqués en Belgique.
Des médias ont rapporté en fin de semaine que les retards visant certains pays européens s'étaleront sur une ou deux semaines, soit moins que ce qui est annoncé au sujet du Canada.
J'ai insisté pour qu'il y ait un traitement équitable pour la réduction de l'approvisionnement mondial. Pfizer m'a assurée et a assuré au Canada un traitement équitable
, a indiqué à ce sujet la ministre Anand.
« En ce qui concerne la façon dont Pfizer s'assure qu'elle respecte ses engagements en matière d'allocations trimestrielles [de vaccins], ce sont des questions auxquelles Pfizer doit répondre, pas moi, parce que je n'ai pas les réponses. »
Certains pays subissent un impact plus important cette semaine, pas nous. Nous ne sommes que légèrement touchés [cette semaine]. L'impact sera plus grand la semaine prochaine
, a commenté le major-général Fortin.
Interrogé sur ce possible double traitement que subirait le Canada par rapport à des pays européens, le premier ministre Justin Trudeau s'était contenté en matinée d'évoquer des spéculations
, sans confirmer quoi que ce soit.
Dans une brève déclaration transmise aux médias, le chef du Parti conservateur du Canada, Erin O'Toole, presse le gouvernement Trudeau de dire aux Canadiens quelles mesures précises il prend pour combler
le manque de vaccins, quand ils peuvent raisonnablement s'attendre à être vaccinés
, et préciser la place du Canada par rapport aux autres pays en ce qui a trait aux calendriers de livraison pour les contrats signés
.
Les retards annoncés par Pfizer ne touchent pas les États-Unis, car les vaccins contre la COVID-19 que la pharmaceutique américaine a développés en collaboration avec BioNTech sont fabriqués à Kalamazoo, dans le Michigan.
En conférence de presse mardi, le premier ministre ontarien, Doug Ford, a d'ailleurs demandé au futur président Joe Biden, qui entrera en fonction mercredi midi, d'envoyer 1 million de vaccins au Canada.
De son côté, son homologue québécois, François Legault, a dit souhaiter recevoir trois ou quatre fois plus
de doses du vaccin de Pfizer.
On est prêts à vacciner au moins 250 000 personnes par semaine
, a rappelé le premier ministre.