Des pêcheurs sur glace défient les recommandations de sécurité

Chaque pêcheur est responsable de sa sécurité.
Photo : Radio-Canada
Des pêcheurs ont installé leurs cabanes sur la glace de la baie de Gaspé même si la Garde côtière canadienne et la Sécurité publique jugent que la glace est trop mince pour y circuler.
Les pêcheurs jugent par contre que la banquise est assez épaisse et sécuritaire et la pêche a la cote en ce début d’année avec un temps exceptionnellement doux.
Pêcheur de Rivière-au-Renard, Michaël Dunn, apprécie ces conditions clémentes. Il fait beau, on est terriblement bien!
Il n’est pas inquiet pour sa sécurité. Là, il doit y avoir 10 ou 12 pouces [25 ou 30 cm], c'est en masse pour embarquer dessus.
Résident lui aussi de Rivière-au-Renard, Moïse Noël est du même avis. La glace lui semble assez épaisse et fait sept ou huit pouces [18 ou 20 cm].
D’habitude, relève l’homme, c’est quatre ou cinq pouces [10 ou 12 cm]
. M. Noël prend tout de même ses précautions : Je n'embarque pas le premier!
Chaque année, entre sept et dix personnes meurent dans la province après s'être aventurées sur un couvert de glace qui n'était pas assez épais.
De la glace friable
La Société de sauvetage pour le Québec tient à rappeler qu'il ne faudrait pas prendre à la légère ce début d'hiver particulièrement doux.
L’organisme estime que pour être sécuritaire dans les conditions météorologiques actuelles, la banquise devrait avoir une épaisseur variant entre 12 et 40 cm [entre 5 et 12 pouces], selon le nombre de personnes concentrées au même endroit.
Le directeur général de la Société de sauvetage du Québec, Raynald Hawkins, explique que les variations de température favorisent la formation d’amas de glaces mélangés avec la gadoue dans un fond de neige mouillée par la pluie.
Cette glace, dit-il, est fragile. Ça fait qu'elle paraît épaisse, mais elle ne l'est pas parce qu’elle est plutôt friable.
Responsabilité des municipalités?
Depuis 2014, la Ville de Gaspé délivre des permis de pêche aux pêcheurs afin de s’assurer que les cabanes soient retirées à temps au printemps, en vertu du règlement municipal sur les nuisances.
Les pouvoirs de la Municipalité s'arrêtent là. Gaspé ne pourrait pas, par exemple, fixer un début de saison avec un couvert de glace sécuritaire.
Raynald Hawkins observe toutefois que des municipalités peuvent faire des mises en garde. On l'a vu avant les fêtes, il y a des municipalités qui sont venues mettre des écriteaux pour dire que l'épaisseur de la glace n'était pas au rendez-vous.
Il donne aussi l’exemple du canal Rideau, à Ottawa, où des écriteaux indiquent aux patineurs s’ils peuvent ou non s’exécuter. Donc il y a une responsabilité qui pourrait effectivement appartenir aux municipalités
, souligne le responsable de la sécurité aquatique.
Ultimement, chaque pêcheur est responsable de sa sécurité et donc d'évaluer le niveau de risques.
D'après les informations de Martin Toulgoat