Une assermentation à huis clos pour Joe Biden

L'assermentation de Joe Biden se déroulera sans public, le 20 janvier prochain.
Photo : Getty Images / JIM WATSON
Rompant avec une tradition historique, le président américain sortant Donald Trump n’assistera pas à l’investiture de son successeur Joe Biden, qui se déroulera à Washington le 20 janvier prochain, sans public en raison de craintes sécuritaires.
C’est le vice-président sortant Mike Pence qui représentera le clan républicain lors de cette cérémonie. M. Pence a d’ailleurs téléphoné à sa successeure, Kamala Harris, jeudi. Une conversation qui contraste déjà avec le climat tendu entretenu par Donald Trump. À cinq jours de l’investiture de M. Biden, le président sortant n’a toujours pas félicité le prochain président pour sa victoire électorale.
Donald Trump a quant à lui entretenu le mythe de la fraude électorale au cours des derniers mois. Il a multiplié les allégations sans fondements de fraude électorale
dans le but de délégitimer la présidence de Joe Biden.
Les relations entre MM. Trump et Pence se sont considérablement détériorées depuis que le vice-président a confirmé le 6 janvier la victoire de M. Biden à l'élection présidentielle de novembre, devant les deux Chambres réunies après l'invasion du Capitole.
Une capitale assiégée
La cérémonie d’investiture du 20 janvier prochain sortira de l’ordinaire à plusieurs égards. Outre le fait que le président sortant y sera absent, le National Mall sera pratiquement désert et des mesures de sécurité exceptionnelles seront en vigueur.
Le National Mall – une immense esplanade de verdure de deux kilomètres de long reliant le parvis du Capitole au mémorial d'Abraham Lincoln – sera fermée au grand public par mesure de sécurité. Cette vaste étendue de pelouse, bordée d’arbres et des principaux musées de la capitale nationale, est un endroit de prédilection où se pressent habituellement des centaines de milliers de personnes pour l’investiture du nouveau président.
L’invasion du Capitole par les partisans de Donald Trump le 6 janvier dernier – une émeute qui a coûté la vie à cinq personnes, dont un policier – est à l’origine de cette fermeture. Les forces de l’ordre, appuyées par quelque 25 000 militaires de la Garde nationale, veilleront au bon déroulement de la cérémonie.
« Nous ne pouvons permettre la répétition du chaos et des activités criminelles dont les États-Unis et le reste du monde ont été témoins la semaine dernière. »
Les environs de la Maison-Blanche seront également fermés tout comme plusieurs parcs sur les deux rives du fleuve Potomac, cours d’eau séparant Washington de l’État voisin de Virginie. Cet État a également indiqué que plusieurs ponts permettant d’enjamber le Potomac seront fermés du 19 au 21 janvier.
L’autre État limitrophe de la capitale nationale, le Maryland, a déclaré l’état d’urgence en prévision de la cérémonie d’investiture du président désigné, Joe Biden.
Seules les personnes dûment accréditées auront accès à la prestation de serment du président Biden, dont le mandat s’amorcera officiellement à midi cette journée-là.
De fait, l’accès au National Mall sera restreint du 15 au 21 janvier et ces restrictions pourraient même se prolonger après cette date, selon l’agence responsable de la gestion des terrains fédéraux américains, le National Park Service.
La liberté d'expression encadrée
Les manifestations seront limitées en nombre
et les personnes qui y participeront seront scrutées à la loupe au cours d’un contrôle de sécurité, a précisé l’agence des parcs fédéraux. Elles seront ensuite escortées au site prévu afin de pouvoir exercer leur droit constitutionnel de liberté d’expression.
M. Biden et la mairesse de Washington, Muriel Bowser, ont demandé à la population d’éviter le centre de la capitale américaine et de suivre la cérémonie d’investiture en ligne ou à la télévision. Une situation sécuritaire qui aura également des répercussions bénéfiques sur la pandémie de COVID-19 qui frappe les États-Unis de plein fouet.
Un tel rassemblement, en temps de pandémie, aurait un effet dévastateur sur la propagation du virus. Les États-Unis comptent près de 390 000 morts depuis que le virus a débarqué en Amérique.
À lire aussi :
Retraite en Floride
Quant à Donald Trump, il quittera la capitale américaine après une cérémonie à la base militaire Andrews, où est stationné l’avion présidentiel Air Force One. Il s’envolera vers la Floride, où il compte s’installer dans son club de Mar-a-Lago.
C’est là que le président sortant, avec un petit groupe de collaborateurs, réfléchira à son avenir.