Un projet controversé de mine d’or en Nouvelle-Écosse est reporté

L'entreprise Atlantic Gold reporte de quelques années son projet de mine d'or à Cochrane Hill (archives).
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’entreprise qui veut exploiter un gisement d’or à Cochrane Hill en Nouvelle-Écosse reporte le projet de quelques années, notamment en raison de l’incertitude qui entoure l'approvisionnement en eau.
Atlantic Gold avait l’intention d’entreprendre la construction des installations minières l’an prochain en vue de lancer les activités d’extraction en 2023. Elle affirme maintenant que la déclaration d’impact environnemental du projet ne sera prête que vers la fin de 2024.
Lors d’une présentation à des investisseurs en décembre, la société mère d’Atlantic Gold, St Barbara Limited, a lié le nouvel échéancier à une décision récente du gouvernement provincial qui rend incertain l’approvisionnement en eau de la future mine.
Le gouvernement a annoncé en octobre 2020 son intention d’évaluer de façon plus approfondie ses plans visant à donner à la région du lac Archibald le statut d’aire protégée, ce qui empêcherait Atlantic Gold d’y puiser de l’eau.
Des opposants se réjouissent
Le report du projet est bien accueilli par Mike Crosby, de l’Association pour le saumon de la Nouvelle-Écosse. C’est une bonne chose
, dit-il en ajoutant qu’il préférerait l’annulation du projet.
Ce groupe et d’autres intervenants soutiennent que la mine et les emplois qu’elle maintiendrait pendant ses six années prévues d’activité ne valent pas le risque qu’elle ferait courir à la rivière St. Marys. Des millions de dollars ont été investis dans des efforts de restauration de cette rivière afin de favoriser le retour du saumon.
Les rivières à saumons et les mines d’or ne font pas bon ménage.
Son groupe estime que la mine serait suffisamment près de la rivière pour qu’un incident catastrophique
se produise du côté des bassins de décantation des résidus. Cela anéantirait, selon lui, l’écosystème de la rivière.
L’entreprise caresse d’autres projets
Cochrane Hill est l’un des trois endroits où Atlantic Gold projette une mine satellite
dans la région de la côte est. Les deux autres sont prévus dans les environs de Beaver Dam et de la rivière Fifteen Mile Stream.
Le minerai serait transformé dans l’usine de l’entreprise à Moose River, qui traite déjà la production de la mine Touquoy.
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Le report du projet de Cochrane Hill est aussi lié à l’échéancier des permis pour les deux autres lieux, précise un porte-parole d’Atlantic Gold en Nouvelle-Écosse, Dustin O'Leary.
L’entreprise St Barbara Limited demeure engagée à réaliser le projet de Cochrane Hill et les retombées positives
qu’il entraînera dans la région, souligne M. O'Leary.
Les nouveaux échéanciers de l’entreprise
Craig Brownlie, directeur général d’Atlantic Gold, a donné une présentation à des investisseurs le 15 décembre.
Selon une transcription, il a indiqué que l’échéancier pour Cochrane Hill semble plus lointain. L’entreprise, a-t-il ajouté, va se concentrer sur l’approbation et la réalisation des projets de Beaver Dam et de Fifteen Mile Stream avant le projet de Cochrane Hill.
Atlantic Gold souhaite lancer la production à Beaver Dam en 2023, selon M. Brownlie.
Ce projet inquiète aussi Mike Crosby et Kris Hunter, de l’Association pour le saumon de la Nouvelle-Écosse. M. Hunter souligne que Beaver Dam se trouve aussi près d’une zone écologique vulnérable où des millions de dollars ont été investis pour le rétablissement du saumon.
L’entreprise dit vouloir respecter l’environnement
Atlantic Gold tient compte des préoccupations du public, y compris celles au sujet de la rivière St. Marys, assure le porte-parole Dustin O'Leary.
Selon lui, les activités de l’entreprise respectent l’environnement, y compris les cours d’eau. Le projet proposé tient compte des règles environnementales, des commentaires de la communauté et d’objectifs sociaux, dit-il.
Atlantic Gold compte maintenir 202 emplois lorsque la mine de Cochrane Hill sera en marche. Elle estime pouvoir extraire 2 millions de tonnes de minerai aurifère par année.
Les bassins de décantation des résidus miniers seraient contenus à l’intérieur d’un remblai surélevé de 70 mètres.
L’entreprise estime qu’elle aura besoin au départ de 300 000 à 500 000 mètres cubes d’eau, puis de 50 mètres cubes par jour durant la production.
Avec les renseignements de Paul Withers, de CBC