Reconnaître la rivière Alsig8tegw dans le projet des Grandes-Fourches
La rivière St-François revêt une grande importance pour les Abénakis.
Photo : Radio-Canada
Faire une place à la culture abénakise dans le projet des Grandes-Fourches, voilà le plus grand souhait de la Nation Waban-Aki. Une représentante du Grand Conseil a assisté à la deuxième soirée d'idéations, qui s'est déroulée mardi soir à Sherbrooke, et est ressortie rassurée des propos entendus.
On trouvait important d'être présent pour rappeler notre héritage dans le secteur des Grandes-Fourches
, souligne d'entrée de jeu Suzie O'Bomsawin, directrice du bureau Ndakina.
Suzie O'Bomsawin explique que le secteur des Grandes-Fourches revêt une signification importante pour la nation en raison de la proximité de la rivière Saint-François, Alsig8tegw en langue abénakise. C'est une connexion nord-sud sur notre territoire ancestral, un lieu que la nation abénakise a utilisé depuis des millénaires
, explique-t-elle. Elle souligne également l'importance du patrimoine culturel autour de ce secteur.
Par ailleurs, elle dit avoir été ravie d'entendre au cours de la soirée d'idéations que plusieurs citoyens non autochtones suggéraient d'inclure des éléments de la culture abénakise dans le projet. Elle estime que jusqu'à présent, les échanges avec la Ville sont très constructifs et positifs.
Une volonté d'être reconnue
Suzie O'Bomsawin soutient que la Nation Waban-Aki n'a pas de grandes ententes dans ce projet, si ce n'est qu'il y ait une place pour nous
.
Nous, on va être collaborateur. On va participer à la démarche, proposer des idées. On peut mettre en lien les autorités de la Ville avec des artistes, qui pourraient participer au projet. Nos seules attentes sont d'être inclus, entendus, et de nous reconnaître.
Je pense que ça serait vraiment bien de rappeler les noms dans la langue abénakise, comme celui de la rivière Saint-François, qui est Alsig8tegw [...] pour que les gens de la région de Sherbrooke se rappellent de ce toponyme-là, et qu'ils se rappellent de faire attention à la rivière Saint-François, de bien protéger son héritage, son écosystème
, ajoute-t-elle.
L'Abénakise estime également qu'il s'agit d'une belle occasion de promouvoir positivement sa nation, et elle espère que les éléments culturels auront une touche contemporaine, pour rappeler que les Autochtones ne sont pas restés figés dans le passé. Elle rêve de représentations artistiques éclatées, qui s'éloignent des traditionnels capteurs de rêve ou paniers de frêne.
On a tendance à nous inscrire dans le passé, mais nous sommes aussi des êtres qui sommes toujours ici aujourd'hui, et on a une vision d'avenir. Les choses ne se sont pas arrêtées avec la colonisation. C'est important de pouvoir permettre ce genre de partage là dans les projets
, souligne-t-elle.
Suzie O'Bomsawin soutient qu'elle est positive de voir ses attentes se concrétiser. Selon les dires du maire, c'est acquis. Mais on va quand même suivre le fil des discussions.