COVID-19 : pas de résultat négatif à présenter aux frontières terrestres
Des abonnés sur Twitter suggèrent des astuces pour contourner la difficulté dans les aéroports américains.

Le pont de la Paix à Fort Erie peut se traverser à pied comme le pont Rainbow à Niagara Falls.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle
Les voyageurs qui entrent à pied au pays n'ont pas l'obligation de présenter un test négatif de COVID-19 comme dans les aéroports, où ils doivent le faire avant d'embarquer à bord d'un vol à destination du Canada. L'Agence canadienne des services frontaliers refuse toutefois de parler d'une brèche dans le système.
Des microbillets sur Twitter invitaient, le week-end dernier, les voyageurs qui ont été refusés à l'embarquement aux États-Unis à prendre un vol à destination de Niagara Falls, dans l'État de New York, de payer ensuite un taxi jusqu'au pont Rainbow et de le traverser à pied jusqu'aux douanes canadiennes.
Une ruse pour contourner l'obligation de présenter un résultat négatif à un test de COVID-19 dans un aéroport américain.
À lire aussi :
Depuis le 7 janvier, tous les passagers doivent obligatoirement montrer la preuve qu'ils ont reçu un résultat négatif au test de dépistage de la COVID-19 avant de voyager par avion pour venir au Canada en provenance de l’étranger.
Cette nouvelle exigence doit permettre de prévenir, selon Transport Canada, l'introduction et la transmission du virus et des nouveaux variants du virus au pays.
Aucune lacune légale
Ce n'est toutefois pas le cas aux frontières terrestres, selon l'Agence canadienne des services frontaliers (ACSF
) qui refuse toutefois d'y voir une échappatoire pour contourner les nouvelles règles de Transport Canada.L'agence ajoute que les mesures mises en place aux frontières terrestres se sont avérées pour l'instant efficaces, mais que d'autres consignes ne sont pas à exclure.
Celles-ci pourraient inclure des mesures de dépistage supplémentaires ou d'autres approches frontalières, comme celles mises en œuvre par d'autres juridictions
, écrit l'ACSF dans un communiqué.
Les voyageurs en transit qui arrivent à une frontière terrestre après un vol international aux États-Unis n'ont pas à présenter un test négatif de COVID non plus, si ce dernier n'était pas obligatoire à l'embarquement dans l'aéroport de départ.
Les États-Unis refusent toutefois l'entrée sur leur territoire aux voyageurs en provenance de certains pays qui connaissent des éclosions de virus, comme le Royaume-Uni, les pays de l'espace européen Schengen et le Brésil.
Un Québécois en vacances au Mexique qui atterrirait par exemple à Plattsburgh n'aurait pas à montrer la preuve d'un test négatif, même s'il passe trois jours aux États-Unis avant d'entrer au Canada par la frontière de Lacolle.
Fermeture des frontières
En principe, aucun étranger n'est autorisé à voyager au Canada à cause de la pandémie, mais les Canadiens ont le droit d'aller aux États-Unis et d'en revenir.
Pour l'heure, seuls les Canadiens peuvent donc rentrer de plein droit au pays, mais ils doivent eux aussi répondre à des questions de santé concernant leur séjour à l'étranger et se soumettre aux mêmes règles de la quarantaine.
Les citoyens canadiens, y compris ceux qui possèdent une double citoyenneté, les résidents permanents et les Autochtones inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens, sont soumis aux mesures de contrôle d’entrée mises en œuvre pour contrer la COVID-19
, poursuit le communiqué.
Questionnaire sanitaire
Un douanier leur demandera par exemple s'ils présentent des symptômes liés à la COVID-19 ou s'ils ont été en contact avec des personnes infectées durant leur séjour à l'extérieur du pays.
L'ACSF
précise en fait que tous les voyageurs doivent se soumettre à des contrôles sévères aux frontières terrestres et qu'ils doivent se mettre en quarantaine durant 14 jours.L'agence rappelle d'ailleurs que les exigences relatives à la quarantaine demeurent les mêmes, quel que soit le mode d'entrée au Canada.
Selon l'agence, un employé de la santé publique peut être sur place ou être contacté par le poste frontalier pour aider un voyageur qui présenterait des symptômes de COVID-19.
Un plan de quarantaine
Pas question toutefois de laisser un voyageur prendre par exemple trois autocars pour se rendre à sa destination pour éviter qu'il n'entre en contact avec d'autres passagers dans le car ou à chaque terminus d'autobus.
Il faut que le plan de quarantaine que le voyageur doit présenter aux douaniers soit en ce sens raisonnable, facile à mettre à exécution et le plus direct possible entre la frontière et son domicile.
Si un ami ou un parent vient chercher une connaissance à la frontière en voiture, le conducteur et le voyageur doivent alors observer les règles de la quarantaine chez eux.
Les interdictions d’entrée, conjuguées à l’isolement obligatoire et à la quarantaine, demeurent le moyen le plus efficace de limiter l’introduction de nouveaux cas de COVID-19 au Canada
, conclut le communiqué.
Des pénalités sévères
L'ACSF
avertit néanmoins les voyageurs que ses douaniers sont très expérimentés et qu'ils sont en mesure de déceler les mensonges dans les réponses des voyageurs.Elle ajoute que ceux qui produisent de fausses déclarations sont passibles d'amendes de 750 000 $ ou d'une peine de six mois de prison.
Les sanctions sont encore plus sévères si l'individu risque de mettre la vie d'autrui en danger ou de causer des blessures à autrui.
L'agence rappelle que ses agents sont équipés de gants, de masques et de visières pour éviter tout contact avec les voyageurs.
Des barrières en plexiglas ont été installées aux comptoirs du poste-frontière et la distanciation physique est de rigueur dans les aires publiques de l'édifice.