Parler déconnecté, la popularité du réseau social Gab explose

Le réseau social Gab a la cote depuis le débranchement du réseau social Parler, lundi.
Photo : Capture d'écran / Gab
Le réseau social Gab a profité de la suspension de plusieurs comptes Twitter, dont celui du président Donald Trump, et de la mise hors ligne de son rival Parler pour gagner des centaines de milliers d’abonnements ces dernières heures, selon ce qu'ont affirmé lundi ses têtes dirigeantes.
De 600 000 à 700 000
internautes s'inscrivent actuellement chaque jour sur la plateforme, selon ce qu’a indiqué Andrew Torba, cofondateur et directeur général de ce réseau social, dans une vidéo publiée lundi sur Twitter.
Gab a enregistré plus de 40 millions de visites uniques lors de la semaine écoulée, soit le quadruple de son trafic total de décembre, selon le site SimilarWeb.
Le site, créé en août 2016, n'a pas communiqué le nombre total de ses membres en 2021, mais dans son dernier rapport annuel, publié en avril 2019, le réseau social basé en Pennsylvanie disait compter plus de 900 000 comptes.
C'est notre heure [...] c'est notre tour de briller
, s'est réjoui Andrew Torba dans une autre vidéo publiée vendredi sur Twitter.
Le réseau social Parler débranché
Depuis minuit lundi, Parler, le principal concurrent de Gab sur son créneau de la liberté d'expression sans restriction, a été mis hors ligne.
Cette suspension a suivi la décision d'Amazon de couper l'accès de Parler à ses serveurs, après que l'application a été retirée des magasins d'applications de Google et d'Apple.
Andrew Torba a affirmé être en contact avec l'entourage de Donald Trump en vue de lui ouvrir un véritable compte sur Gab, que la plateforme a déjà préparé. Il n'y a pour l'instant qu'un compte reprenant ses messages existants sur Twitter, fort de 1,1 million d’abonnements.
Un refuge de l’extrême droite
Tout comme Parler, Gab s'est imposé comme un refuge pour la base partisane de Donald Trump et plus largement les activistes de la droite dure, même s'il récusait toute étiquette politique.
La plateforme avait notamment été mise en accusation après que l'extrémiste Robert Bowers y eut publié plusieurs messages haineux avant d'attaquer une synagogue de Pittsburgh et de faire 11 victimes en octobre 2018.
Gab avait alors été privé d'accès aux serveurs de GoDaddy.com, qui l'hébergeait jusque-là. Il ne lui avait fallu qu'une semaine pour revenir en ligne.
Selon Andrew Torba, la plateforme n'est aujourd'hui plus sous la menace d'une suspension, car elle est totalement indépendante. Il a affirmé sur Twitter que son réseau social protège l'expression légale
et écarte les propos incitant à la violence, ainsi que les contenus pornographiques.
Selon le New York Times, des personnes présentes au Capitole mercredi à Washington se seraient coordonnées et galvanisées notamment par le réseau social Gab, une affirmation qu'a réfutée Andrew Torba.
Ces personnes essaient de présenter Gab comme un endroit où la violence est organisée, ce qui est absolument faux, a-t-il martelé. Nous n'avons aucune tolérance pour la promotion de la violence.