COVID-19 : l'OMS appelle les pays à cesser les accords bilatéraux avec les laboratoires
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.
Photo : Getty Images / FABRICE COFFRINI
L'OMS a appelé vendredi à une plus grande solidarité vaccinale dans la lutte contre la COVID-19, et a demandé aux pays riches de cesser de conclure des « accords bilatéraux » avec les laboratoires pharmaceutiques.
Je demande instamment aux fabricants de donner la priorité au déploiement
des vaccins par le biais du mécanisme COVAX (COVID-19 Vaccine Global Access; accès mondial au vaccin contre la COVID-19) mis en place par l'Organisation mondiale de la santé et ses partenaires, a déclaré le chef de l'agence de l'ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.
« Et je demande instamment aux pays et aux fabricants de cesser de conclure des accords bilatéraux au détriment du COVAX. »
Le patron de l'OMSdonner [...] immédiatement au COVAX qui est prêt à les distribuer équitablement dès aujourd'hui
.
« Le nationalisme vaccinal nuit à tout le monde. »
M. Ghebreyesus a déploré que trop peu de pays pauvres aient pu commencer à recevoir des vaccins. Cet appel intervient alors que l'Union européenne, sous le feu des critiques pour un démarrage poussif des campagnes de vaccination, a doublé cette semaine ses précommandes du vaccin anti-Covid de Pfizer/BioNTech.
En décembre, M. Tedros avait déjà appelé les riches à ne pas piétiner
les pauvres dans la course au vaccin contre la COVID-19.
Le mécanisme COVAXa obtenu des contrats pour deux milliards de vaccins [...] que nous sommes prêts à déployer dès que les vaccins seront livrés
, a-t-il expliqué vendredi.
Le responsable a assuré que 42 pays ont lancé des programmes de vaccination, dont 36 pays à revenu élevé et six à revenu intermédiaire.
« Il est clair que les pays à faible revenu et la plupart des pays à revenu intermédiaire ne sont pas encore en train de recevoir le vaccin. »
C'est un problème que nous pouvons et devons résoudre ensemble grâce au COVAX
, a-t-il conclu, en soulignant qu'aucun pays ne devrait vacciner toute sa population alors que certains restent sans approvisionnement en vaccin
.
À ses côtés, le responsable des situations d'urgence sanitaire à l'OMS
, Michael Ryan, a également indiqué que cela ne servait à rien de vacciner l'ensemble de la population d'un pays, mais qu'il fallait cibler les personnes à risque et les travailleurs en première ligne, comme le personnel de santé.L'objectif de l'OMS est de fournir des doses pour jusqu'à 20 % de la population des pays participants au COVAX
avant la fin de l'année. L'agence de l'ONU espère envoyer les premiers vaccins fin janvier ou en février.