Exposition Inside the Fall of CHOP : les manifestations de Seattle vues de l'intérieur

Le 1er juillet 2020, selon un témoin, les forces policières sont entrées dans la zone de manifestations de Seattle et ont bousculé la foule.
Photo : Fournie par Arts Commons / Gavin John
CHOP, soit Capitol Hill Organized Protest, est une zone dite autonome créée à Seattle par des manifestants après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, tué par des policiers, en mai 2020.
Les artistes de Calgary Nicole Wolf et Gavin John ont voulu suivre de leurs propres yeux les événements. De leur voyage au coeur de la zone chaude est née l'exposition Inside the Fall of CHOP.
72 heures plus tard,L'exposition présente des illustrations, des photographies et des écrits de personnes présentes dans la zone à Seattle.
Il y avait des manifestations partout dans le monde, après la mort de George Floyd. Mais il y avait quelque chose d'unique à Seattle
, explique Gavin John.
Il y avait tant d’opinions différentes qu’il était vraiment difficile de savoir ce qui était vrai
, poursuit-il.
Après avoir demandé l'appui de l'Arts Commons de Calgary, l'artiste visuelle Nicole Wolf et le photojournaliste Gavin John sont à l'intérieur de la zone 72 heures plus tard. Sur place, la tension monte, mais aussi, l'incompréhension.
En voyant les gens comme une masse, on perd l'identité de chaque individu. Donc, moi, j'étais motivée pour trouver les histoires personnelles et la raison pour laquelle les gens étaient là.
Une des histoires qui m'ont le plus touchée, c'est en fait celle de Raz Simone
, raconte l'artiste. Les médias l'ont décrit comme le warlord, l'instigateur des manifestations, un homme violent.
Mais, au contraire, il voulait la réforme sans la violence. Il m'a dit : "Les gens voulaient voir un homme noir avec un fusil, et c'est ce que je suis devenu à leurs yeux"
, raconte-t-elle.
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Un des portraits qui m'ont vraiment marqué, c'est celui de Skip Knox, un homme dans la soixantaine
, raconte Gavin John.
Il m'a raconté qu'il venait d'une famille très raciste. Il voulait changer et comprendre. N'ayant ni télévision ni Internet, il a décidé de participer à une manifestation pour pouvoir observer, écouter et comprendre le racisme aux États-Unis.
Quelqu'un m'a dit que j'étais une nazie
, raconte une agente de police. Je ne savais pas qu'on pouvait être nazi en étant une personne de couleur.
Les manifestants veulent des personnes des minorités visibles dans les équipes. Nous sommes tous des minorités visibles. Mais, une fois qu'on a mis l’uniforme, tout le monde pense qu'on est une mauvaise personne
, confie-t-elle.
Une expérience enrichissante
J'ai aimé écouter. Je ne suis pas important dans l'histoire, c'est la voix des gens qui parle d'elle-même.
J'encourage les gens à toujours avoir un petit côté sceptique, à toujours se questionner, car beaucoup d'histoires ne montrent qu'un seul côté des choses, c'est important de se le rappeler
, conclut Nicole Wolf.
L'exposition gratuite est présentée devant l'Arts Commons, dans la 8e avenue, à Calgary, jusqu'à la fin du mois de février.