L'Angleterre en confinement complet jusqu'à la mi-février

Le premier ministre britannique, Boris Johnson
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Le premier ministre Boris Johnson a annoncé lundi un reconfinement national en Angleterre pour tenter de contenir l'envolée des contaminations par la COVID-19, qui menace de submerger le système de santé britannique en attendant que la campagne de vaccination atteigne un stade critique.
Boris Johnson a justifié sa décision par la propagation à une vitesse accélérée du nouveau variant du coronavirus à l'origine de l'épidémie, plus contagieux. Au moment où je vous parle ce soir, nos hôpitaux sont soumis à une pression due à la COVID-19, plus forte qu'à n'importe quel autre moment depuis le début de la pandémie
, a-t-il dit au cours d'une allocution télévisée.
Alors que la plus grande partie du pays est déjà soumise à des mesures extrêmes, il est évident que nous devons faire davantage ensemble pour maîtriser ce nouveau variant
, a-t-il poursuivi.
« Nous devons en conséquence aller vers un confinement national, qui soit suffisamment draconien pour contenir le variant. Cela signifie que le gouvernement vous donne une nouvelle fois la consigne de rester chez vous. »
Le premier ministre a précisé que les écoles seraient fermées à partir de mardi et que quitter son domicile ne serait autorisé que dans des cas précis, comme se rendre sur son lieu de travail lorsque le télétravail est impossible, effectuer des achats essentiels ou pratiquer de l'exercice physique.
Si la campagne de vaccination se déroule comme prévu et que le confinement a un effet sur les contaminations et les décès, il devrait être possible de lever progressivement ces restrictions à partir de la mi-février, a poursuivi Boris Johnson, tout en invitant à la prudence quant à ce calendrier.
Le bilan de l'épidémie dans l'ensemble du Royaume-Uni, dont chacune des quatre entités est compétente en matière de santé, dépasse les 75 000 morts si l'on prend en compte les décès survenus dans un délai de 28 jours après un test de dépistage positif.
Malgré la campagne de vaccination lancée il y a un mois, d'abord avec le vaccin de Pfizer-BioNTech, un record quotidien de 58 784 nouvelles contaminations y a été annoncé lundi.
Avant même l'Angleterre, l'Écosse a décrété lundi le confinement le plus sévère depuis celui du mois de mars.
« Il n'est pas exagéré de dire que je suis plus préoccupée par la situation à laquelle nous faisons face maintenant que je ne l'ai été depuis le mois de mars. »
Le vaccin d'AstraZeneca commence à être administré
Le Royaume-Uni est devenu lundi le premier pays du monde à vacciner sa population contre la COVID-19 à l'aide du vaccin développé par AstraZeneca et l'Université d'Oxford. Il avait déjà été en décembre le premier pays occidental à lancer une campagne de vaccination contre la COVID-19 avec le produit de Pfizer-BioNTech.
Un mois plus tard, soit lundi en début de matinée, Brian Pinker, 82 ans, a reçu une dose du vaccin d'AstraZeneca-Oxford, moins cher et plus facilement transportable. Je suis très heureux de recevoir le vaccin anti-COVID aujourd'hui et très fier qu'il ait été inventé à Oxford
, a déclaré ce responsable de maintenance à la retraite, qui doit suivre des séances de dialyse en raison d'une maladie rénale.
Brian Pinker a dit avoir hâte de célébrer son 48e anniversaire de mariage avec sa femme Shirley en février.
La Grande-Bretagne a déjà distribué plus d'un million de doses de vaccins contre la COVID-19, soit plus de doses que dans le reste de l'Europe réunie, a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock, qui a ajouté que le lancement du vaccin AstraZeneca-Oxford était un triomphe
de la science britannique.
« C'est un moment charnière de notre combat contre cet horrible virus, et j'espère qu'il donnera à tout le monde l'espoir que la fin de la pandémie est en vue. »
Le gouvernement britannique a réservé 100 millions de doses du vaccin AstraZeneca-Oxford qui, contrairement à celui de Pfizer-BioNTech, peut être stocké dans un réfrigérateur ordinaire, ce qui facilite son transport et son utilisation.
Les autorités ont par ailleurs modifié leur stratégie vaccinale : leur priorité est désormais d'administrer une première dose d'un vaccin à autant de personnes que possible, le report de la deuxième injection pouvant permettre d'éviter des tensions dans la chaîne d'approvisionnement. Mais ce changement a déjà été critiqué par certains médecins.