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COVID-19 : des experts demandent une reconnaissance de la transmission par aérosols

Une personne respire par un respirateur.

En juillet 2020, 239 scientifiques de partout dans le monde avaient attiré l’attention des autorités mondiales sur le potentiel de propagation du coronavirus par voie aérienne.

Photo : AP / Cecilia Fabiano

Solveig McClure Poirier
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Un groupe d’experts demande à Ottawa de mettre à jour les directives provinciales afin de rendre compte du rôle de la ventilation et des aérosols dans la transmission de la COVID-19.

Dans une lettre ouverte publiée lundi, plus de 300 scientifiques, spécialistes en santé au travail, ingénieurs, médecins et infirmières praticiennes qui se disent profondément préoccupés par l’augmentation récente du nombre de cas et d’hospitalisations insistent sur l’importance de mettre en place rapidement des mesures pour limiter la transmission du virus par aérosols.

Parmi les experts qui ont signé la lettre se trouvent l'ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette, les docteurs Amir Khadir et Alain Vadeboncœur ainsi que l'épidémiologiste Nimâ Machouf.

En juillet dernier, 239 scientifiques de partout dans le monde avaient attiré l’attention des autorités mondiales de santé sur le potentiel de propagation du coronavirus par voie aérienne. Depuis, l’Agence de la santé publique du Canada a mis à jour ses directives et a fait état du risque de transmission par voie d’aérosols ou de particules microscopiques en suspension dans l’air.

Toutefois, les signataires de la lettre déplorent que cette reconnaissance n'ait pas entraîné une amélioration notable des mesures de protection des travailleurs de la santé et autres travailleurs des services essentiels, est-il écrit.

Ils estiment, entre autres choses, que les gouvernements provinciaux n’informent pas suffisamment la population des risques de transmission par voie aérienne dans les milieux clos.

« Avec l’arrivée de l’hiver, nos activités se déplacent à l'intérieur. Les gestionnaires des lieux de travail et des institutions publiques doivent bien connaître les risques de transmission par aérosols et les mesures qui peuvent être prises pour limiter ces risques. »

— Une citation de  Extrait de la lettre ouverte

Bilan des recommandations

Parmi les différentes recommandations faites aux autorités provinciales qui visent à réduire la transmission de la COVID-19 par aérosols, le groupe d’experts conseille de promouvoir des stratégies telles que le port du masque même lorsqu’on est loin des autres ou d’éviter les espaces fermés et les lieux bondés.

Les experts recommandent également d’ordonner l’inspection des systèmes de ventilation et de financer leur mise à niveau dans les institutions publiques essentielles, comme les écoles et les centres de soins de longue durée.

Afin de réduire les cas de transmission du virus par voie aérienne, ils proposent aussi de veiller à ce qu’aucun travailleur de la santé à haut risque ne se voie refuser l’accès à un appareil respiratoire dont l'ajustement a été validé.

De plus, ils insistent sur le fait que l’évaluation des risques pour les travailleurs de la santé doit tenir compte des comportements générateurs d’aérosols (c'est-à-dire crier, chanter, tousser, éternuer et respirer fort).

Selon eux, la qualité de l’air, la proximité du patient et le temps passé avec lui doivent également être pris en compte dans l’évaluation de ces facteurs.

Investir pour l'avenir

Dans la lettre, on peut lire que les spécialistes nous préviennent que d’autres pandémies virales respiratoires sont probables. Devant cette réalité, les experts pressent Ottawa d’investir aujourd’hui dans la ventilation, la qualité de l’air et les équipements de protection individuelle.

Des pays comme l’Allemagne et la Chine ont déjà investi de larges sommes afin d’améliorer les systèmes de ventilation dans les bâtiments publics.

Un système de ventilation.

Un système de ventilation installé dans une classe de Mayence, dans l'ouest de l'Allemagne.

Photo : afp via getty images / DANIEL ROLAND

En Italie et en Nouvelle-Zélande, des messages de santé publique sont diffusés sur les dangers des infections par aérosols.

Au Québec, le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a annoncé le 10 novembre la création d’un comité pour mettre à jour les connaissances sur le rôle de la ventilation et des aérosols dans la transmission de la COVID-19.

Bien que les experts mandatés par Québec aient terminé leur rapport, la direction nationale de la santé publique n'a pas encore fait part de recommandations pour sa mise en œuvre.

Avec la collaboration de Thomas Gerbet

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