La vie au ralenti des animaux d’hiver... une photo à la fois

Un renard sur la glace
Photo : Radio-Canada / Jean-Simon Bégin
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Pour faire de la photographie animalière, il faut trois qualités : de la patience, de la patience et de la patience. Pour faire de la photographie animalière en hiver, ajoutons la résilience. Ce sont toutes des qualités que possède Jean-Simon Bégin.
Différents animaux hibernent, d’autres s’abritent du froid ou restreignent leur territoire. Pour toutes ces raisons, les espèces du Québec se font plus discrètes en hiver et sont plus difficiles à trouver.
Les animaux vont prendre un rythme de vie beaucoup plus lent
, rappelle Jean-Simon Bégin, qui n’hésite pas à rester de longues heures à l’affût pour faire de belles rencontres.
Grâce aux avancées technologiques, le matériel photographique résiste de mieux en mieux à des conditions rigoureuses. Pour l’artiste, c'est le froid et la fatigue qui restent problématiques.
Mais l’attente vaut le coup. Lièvres, renards, martres d’Amérique, harfang des neiges, chouettes… autant d’animaux ont croisé l’objectif de Jean-Simon Bégin. Le photographe aborde ses sujets avec le plus grand respect.

Deux orignaux en hiver.
Photo : Radio-Canada / Jean-Simon Bégin
Par exemple, il ne cherche pas à trouver des orignaux dans leur ravage, lieu où les grands cervidés passent la fin de l’hiver après avoir perdu leur panache.
Blanc en vedette
La blancheur de la neige dicte la ligne artistique des clichés hivernaux du photographe. Avec son aspect minimaliste, il voit la neige comme une toile de base.
On peut travailler les blancs chauds, les blancs froids. Quand on trouve un sujet, on peut vraiment jouer avec les flous avant et de le dégager de son décor
, explique-t-il.

Martre d'Amérique en hiver
Photo : Radio-Canada / Jean-Simon Bégin
C’est un peu comme un canevas. On peut composer avec le blanc.
En plus de servir à la composition de la photo, la blancheur de la neige permet de prolonger la période de prise de photo. La neige crée une sorte de fluorescence
, constate Jean-Simon Bégin. Elle me permet de pousser ma photographie à des heures où normalement, on ne prendrait plus de photo parce que la lumière est trop sombre ou parce qu’il n’y a pas assez de vitesse d'obturation possible.
Il consacre d’ailleurs une section complète à l’heure bleue
dans son livre Contemplation.