La femme d'un détenu exige des changements au Pénitencier de la Saskatchewan
Selon les plus récentes données de Services correctionnels Canada, il y a 88 cas actifs de la COVID-19 parmi les détenus du Pénitencier de la Saskatchewan, le plus grand nombre dans une prison fédérale au pays.
Photo : Radio-Canada / Trevor A Bothorel
Charleen Cote, la femme d’un détenu au Pénitencier de la Saskatchewan à Prince Albert, souhaite une meilleure séparation entre les détenus atteints de la COVID-19 et ceux qui sont toujours en bonne santé.
Mon mari est logé dans une unité de la prison qui comprend aujourd’hui au moins huit cas confirmés de la COVID-19
, raconte-t-elle.
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La femme du détenu explique que les personnes incarcérées d’une même unité ne sont séparées que par des portes en barres de métal. L’air peut donc circuler librement d’une cellule à l’autre. En plus, les détenus d’une même unité se partagent aussi certains services comme les douches ou les téléphones.
Mon mari a eu la COVID-19 en avril dernier [et] il a tellement été malade qu’il se préparait à mourir. Il est maintenant terrorisé à la possibilité de contracter la maladie à nouveau
, affirme Charleen Cote.
Il a peur de toucher le téléphone, il a peur de prendre sa douche […] Mon mari est un homme grand et fort. Il n’a peur de rien, mais il a peur de la COVID-19 en ce moment.
Elle aimerait donc que les détenus malades soient transférés vers d’autres unités avant qu’ils infectent ceux comme son mari qui sont toujours en bonne santé.
Selon les données les plus récentes de Service correctionnel Canada, il y a 88 cas actifs de COVID-19 parmi les détenus du Pénitencier de la Saskatchewan, soit le nombre le plus élevé d'une prison fédérale au pays.
Depuis le début de la pandémie, 169 détenus du Pénitencier de la Saskatchewan ont été déclarés positifs au virus.
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Un meilleur accès à des soins de santé mentale
Par ailleurs, Charleen Cote voudrait également que les personnes incarcérées dans les prisons fédérales aient un meilleur accès à des services de soins en santé mentale.
Elle raconte qu’en ce moment les personnes incarcérées doivent rester dans leurs cellules 23 heures et demie par jour. Elles ne sortent que pour prendre leur douche et faire un appel. Elles doivent rester dans leur unité.
Leur santé mentale se détériore, car ils n’ont pas le temps d’appeler leurs proches, ils n’ont pas de visites, ils n’ont pas de contact.
Charleen Cote ajoute qu’il n’y a pas non plus d’aînés ou de spécialistes de santé mentale sur place pour leur venir en aide.
Elle propose donc qu’un spécialiste soit mis à la disposition des détenus pour qu’ils puissent lui parler en personne, tout en respectant la distanciation physique.
J’aimerais que les détenus puissent sortir de leurs unités afin de discuter en personne avec ces spécialistes. La santé mentale dépend du contact humain
, conclut-elle.
Avec des informations de CBC