Des cartes pour identifier les quartiers vulnérables de la Colombie-Britannique
Le niveau de vulnérabilité d'un quartier se mesure selon plusieurs facteurs, dont celui d'avoir recours au transport en commun pour se déplacer.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En Colombie-Britannique, le risque de contracter la COVID-19 n’est pas le même d’un endroit à l’autre. Déterminer le niveau de vulnérabilité de chaque communauté aide les autorités de la santé à établir les priorités du plan de vaccination.
La géographe spécialiste en santé et professeure à l’Université Simon Fraser Valorie Crooks et son équipe ont mis sur pied une série de cartes qui indique le niveau de vulnérabilité de chaque quartier à travers la province.
Sans surprise, beaucoup de quartiers jugés à risque se trouvent dans la métropole et dans les villes avoisinantes. Des communautés rurales plus au nord ainsi que dans la vallée de l'Okanagan et sur l'île de Vancouver présentent cependant aussi des facteurs de vulnérabilité, par exemple en raison du haut nombre de personnes qui partagent un logi ou d'un revenu moyen inférieur.
Les risques ne sont pas les mêmes d’un endroit à l’autre et parfois, il y a des différences dans un même quartier ou dans des quartiers qui sont côte à côte
, explique celle qui est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la prestation de soins de santé en fonction des régions.
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La modélisation se fait en deux temps. Une première carte indique le niveau de vulnérabilité de chaque communauté en fonction des facteurs relatifs aux habitants, comme leur situation socio-économique, leur maîtrise de l’anglais ou encore le type de transport qu'ils utilisent.
Une seconde carte illustre ensuite les facteurs relatifs au lieu, par exemple le nombre de commerces, d'hôpitaux, d'écoles, de centres de soin de longue durée ou des refuges pour sans-abri par kilomètre carré.
Le travail que nous avons fait permet de comprendre pourquoi un ordre spécifique doit être établi pour vacciner les Britanno-Colombiens et pourquoi certaines communautés devraient être vaccinées en premier
, souligne-t-elle.
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Les données recueillies ne comprennent toutefois pas les informations liées au nombre de cas de COVID-19 ni aux éclosions un peu partout en province. Il s’agit plutôt d’un outil pour permettre aux autorités de la santé de comparer le niveau de risque avec leurs données sur la propagation de la maladie.
La modélisation permet également d’appuyer le message des autorités de la santé d’éviter tout voyage non essentiel.
Ces cartes illustrent la raison pour laquelle on entend ce message parce qu’elles nous montrent qu’il y a effectivement une grande différence de vulnérabilité d’une communauté à l’autre
, explique Valorie Crooks.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut éviter à tout prix ces quartiers, simplement de s’assurer de rester local.
Nous n’essayons pas de pousser les gens à changer de trajet pour promener leur chien ou d’éviter de fréquenter les épiceries de ce quartier
, précise la géographe.
L’un des bénéfices de l’approche utilisée pour la modélisation, explique-t-elle, est que le modèle pourra être réutilisé à l’avenir dans un contexte qui n’a pas nécessairement de lien avec la COVID-19 ni sa vaccination.