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Incursion dans un programme pour former les cyberathlètes de demain

Un jeune adolescent joue à un jeu vidéo.

De plus en plus de programmes existent pour accompagner les jeunes dans leur passion pour les jeux vidéo.

Photo : iStock

S’entraîner quatre heures par semaine, maintenir une moyenne scolaire de plus de 70 %, former son esprit d’équipe… En fondant Le Gamer Mentor, un programme d’accompagnement privé à distance destiné aux jeunes qui se passionnent pour les jeux vidéo, Mathieu Arcand a créé l’activité à laquelle il aurait rêvé de s'inscrire lorsqu'il était adolescent.

Comme nombre d’ados, Mathieu Arcand se passionnait pour les jeux vidéo, au grand désarroi de ses parents, qui n’y voyaient pas l’intérêt.

Je considère que ça a vraiment nui à mon développement personnel. J'avais plus ou moins confiance en moi, car ce que j'aimais [les jeux vidéo] ne semblait pas avoir de valeur aux yeux des autres, à commencer par mes parents, raconte-t-il.

Aujourd’hui trentenaire et souhaitant renverser la tendance, il met sur pied, depuis avril, une équipe de pédagogues et de pros des jeux vidéo pour encadrer des ados de 12 à 17 ans dans cette discipline qui n’a finalement rien à voir avec un jeu d’enfants.

L’objectif est de former une équipe pour jouer en compétition contre d’autres membres de la High School Esport League, qui réunit quelque 2200 écoles et plus de 75 000 jeunes en Amérique du Nord.

Le sport électronique trouve de plus en plus sa place au Québec. Voici quelques établissements scolaires qui ont adopté cette discipline :

  • École Édouard-Montpetit

  • École Lester B. Pearson

  • Collège Reine-Marie

  • Polyvalente Arvida de Jonquière

  • Collège d’Anjou

  • École Kuper Academy

Même si les élèves du Gamer Mentor sont loin de s’adonner à une activité parascolaire traditionnelle, ces jeunes adeptes de League of Legend, Rainbow Six et Call of Duty acquièrent tout de même des apprentissages semblables à ceux de leurs camarades qui font partie d’une équipe de football.

C’est ce que défend Mathieu Arcand, qui a lui-même porté les épaulettes pour son école secondaire.

« En jouant aux jeux vidéo, on apprend le lâcher-prise. On apprend aussi qu’on a le contrôle de ce qu’on veut faire, et comment réagir dans l’adversité. [...] On travaille également la communication : as-tu fait en sorte que ton coéquipier a su que tel ennemi s’en venait à tel endroit? » explique Mathieu Arcand.

Wylliam Cameron, qui a 16 ans et est le premier élève du Gamer Mentor, abonde dans le même sens : Je réfléchis avant de faire quelque chose. Pas que je ne réfléchissais pas, mais c’était plus sur le coup de l’émotion. Maintenant, je vais y penser à deux ou trois fois avant de faire quelque chose.

Depuis le mois de juillet, il apprend les rudiments du jeu Rainbow Six Siege.

Ça m'a permis de me développer d’une autre manière, [d’être] plus confiant et plus ouvert, dit-il.

Réglé au quart de tour

Pour jouer professionnellement à des jeux vidéo, la discipline est de mise. Comprenant quatre heures d'entraînements assistés et jusqu’à sept heures de pratique individuelle, les semaines de l’élite du sport électronique de demain sont bien remplies avec Le Gamer Mentor.

Il faut être discipliné et organisé, car ça y va. Tu ne peux pas ne pas être sérieux, souligne Wylliam Cameron, qui occupe en plus un emploi à temps partiel pour payer ses cours.

Les élèves doivent également maintenir une moyenne de plus de 70 % à l’école pour rester dans l’équipe.

Les plus grands champions ne le sont pas juste dans leur domaine; ils sont aussi champions sur le plan personnel, insiste Mathieu Arcand.

Une séance typique :

  • Échauffement
  • Parties en équipe
  • Mode spectateur
  • Rétroactions sur les bons et moins bons coups
  • Élaboration de stratégies

Pour les parents qui s’inquiètent de la sédentarité des cyberathlètes, Mathieu Arcand rétorque qu’il signe une entente avec la famille pour que les jeunes exercent au moins 30 minutes d’activité physique par jour.

Tout cela s’ajoute à l’heure obligatoire d’atelier hebdomadaire sur les saines habitudes de vie.

On leur apprend comment bien s’alimenter et s'hydrater quand on joue, mais aussi l’ergonomie, le tunnel carpien et des exercices physiques spécialement conçus pour les joueurs.

Une citation de Mathieu Arcand

Et les débouchés existent : des universités américaines sont de plus en plus nombreuses à offrir des bourses d’étude pour joindre les rangs d’équipes de sport électronique de haut niveau.

Si Wylliam Cameron n’aspire pas nécessairement à faire une carrière dans l’industrie des jeux vidéo, il a très hâte à sa première compétition de sport électronique.

C'est une manière différente de voir un jeu. On sait que des équipes sont là depuis des années, et c'est le fun de voir la chimie qu’elles ont ensemble, souligne-t-il.

Équipes récréatives, équipes pour adultes, ateliers pour enfants… Le Gamer Mentor, qui compte six élèves jusqu’à présent, voit grand : Mon rêve, c’est d’en faire une organisation de e-sport de la trempe des plus grandes de ce monde, conclut Mathieu Arcand.

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