Travailleur forestier un jour, travailleur forestier toujours

Pierre-Maurice Gagnon ébranche le tronc.
Photo : Flavie Villeneuve
Pierre-Maurice Gagnon a 74 ans. Il se sent plus en forme que jamais dans son élément : la forêt. Depuis des dizaines d’années, sa scie mécanique résonne au cœur de ses vingt hectares de forêt privée.
Dans les souvenirs de M. Gagnon, être travailleur forestier a toujours eu une grande place.
Je crois que j’ai toujours bûché, dit-il tout sourire. Mon grand-père, je commençais à le suivre en forêt, j'avais trois ans. Et mon père quand j'avais quatre ans, il m'amenait s'il faisait pas trop froid pour bûcher.
La famille Gagnon s’est installée en 1917 sur des terres dans le secteur de La Baie et elle n’est jamais partie. Pierre-Maurice Gagnon entretient ce qu’il surnomme son lot de bois
. Un héritage qu’il connaît par cœur, qu’il préserve mètre carré par mètre carré et qu’il compte bien léguer à ses filles.
Je me rappelle il y a quarante ans, c'était pas le même paysage. Même v'là 20 ans!
Que ce soit l'épinette blanche ou l'érable rouge, aucun arbre n'a de secret pour lui. L’homme de 74 ans les observe, les voit grandir et passe la majorité de son temps en forêt.
Quand mon épouse ne me trouve pas à la maison, elle sait que je suis dans le bois.
Je remercie le Bon Dieu tous les jours, parce que j'ai encore une bonne santé. Et puis moi quand je bûche, ça ne me fatigue même pas. J'arrive le soir, je suis plus en forme que le matin
, dit-il, encore une fois en souriant.
Et comme si être travailleur forestier ne suffisait pas, Pierre-Maurice Gagnon est depuis plusieurs années le président du syndicat des producteurs de bois du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est également à la tête de la Fédération des producteurs forestiers du Québec.
Mais son paradis, c’est bien évidemment chez lui et la retraite n’est pas dans ses projets à court terme.
Parce que quand on aime ce que l'on fait, on veut pas de retraite! Mon bon temps, moi, il est ici.