SaskPower se démarque pour son projet de petits réacteurs modulaires

Le projet de construire des mini-centrales nucléaires en Saskatchewan ne date pas d'hier. Déjà, en 2017, l'Université de la Saskatchewan et l'Université de Regina se penchaient sur cette possibilité. (archives)
Photo : Radio-Canada / Rob Kruk
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un chapitre entier du Plan d’action des petits réacteurs modulaires canadiens (PRM), publié vendredi par le gouvernement fédéral, traite de SaskPower.
La société d’État y partage sa prochaine recommandation afin de commencer la phase de planification dans le but d’avoir des PRM en Saskatchewan.
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Selon l’entreprise, cette phase pourrait se mettre en branle dès 2021.
La conception de ce type de réacteur est un élément essentiel du plan de croissance de la Saskatchewan pour les 10 prochaines années.
Qu’est-ce qu’un petit réacteur moléculaire?
Un petit réacteur moléculaire est, essentiellement, un réacteur nucléaire.
Plus petit notamment par sa taille, mais aussi par sa puissance.
Tout comme les centrales nucléaires, les PRM utilisent la fission nucléaire pour créer de l’électricité.
Fabriqués en usine, ils sont portables et évolutifs.
Plusieurs projets pour construire des PRM à travers le pays sont en cours.
Les premiers réacteurs de ce type pourraient voir le jour en sol canadien vers la fin de la décennie.
Dans un communiqué de presse rempli de fierté, SaskPower souligne que l’installation de PRM dans la province aurait le potentiel de créer une nouvelle industrie saskatchewanaise du nucléaire.
Les PRM ont le potentiel d’offrir une énergie stable et sécuritaire tout en réduisant nos émissions [de gaz à effets de serre]
, écrit le ministre responsable de SaskPower, Don Morgan.
La Saskatchewan produit, selon les chiffres de 2018, 13 % de la production mondiale d’uranium.
La province détient ainsi la seconde place du plus grand producteur d'uranium au monde.
La Saskatchewan travaille en ce moment avec l’Ontario et le Nouveau-Brunswick afin de développer la technologie des PRM.
L'avis d'un expert
Pour le vice-doyen de la faculté de génie de l'Université de Regina, Dr.Amr Henni, il est important de prendre en considération les pours et les contres avant l'utilisation des petits modulaires nucléaires.
Cette énergie est largement utilisée en Europe. Cependant, le manque d'essai peut rendre le prix difficile à déterminer pour le moment. Il y a également un certain risque puisque ces petits modulaires seront utilisés grandement dans les petites communautés éloignées
, explique-t-il.
Selon lui, il faudra faire preuve de prudence et voir comment le public réagira à cette nouvelle technologie.
Il recommande de pousser les compagnies à faire plus de recherches et d'essais. Ainsi, il sera plus facile de déterminer le prix quant à son utilisation.
Cette énergie est parfaitement maîtrisée au Canada, bien que notre marché soit petit.
Une route encore longue
Les Saskatchewanais ne verront toutefois pas de petits réacteurs moléculaires de si tôt dans la province.
En effet, si la phase de planification du projet reçoit les approbations nécessaires, cette phase se lancera dans un long travail qui durera environ huit ans.
Les équipes responsables de la planification devront tout d’abord sélectionner les lieux où installer les PRM ainsi que la technologie utilisée.
Par la suite, les équipes devront préparer, soumissionner puis obtenir un permis pour préparer le site, mais également un autre permis pour commencer la construction des PRM.
Finalement, le projet devra obtenir l’approbation de l’Agence d'évaluation d’impact du Canada avant de stimuler l’engagement auprès des Premières Nations et du public.
Selon SaskPower, les premiers réacteurs pourraient être mis en marche au début des années 2030.