Les travaux législatifs renvoyés à 2021 en Nouvelle-Écosse
Le premier ministre accusé de considérer la démocratie comme un « inconvénient ».

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, en janvier 2020.
Photo : CBC / Robert Short
Pour son dernier jour à l’Assemblée législative, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a demandé au lieutenant-gouverneur de résumer ce que les libéraux considèrent comme leurs réalisations, puis il a annoncé la fin de la session d’automne.
Cette deuxième et dernière session législative de 2020 n’a duré que 12 minutes et 22 secondes.
En convoquant les députés en Chambre pour proroger l’Assemblée législative sans faire de travaux, vendredi, M. McNeil s’acquittait de l’obligation légale pour les gouvernements en Nouvelle-Écosse de tenir deux sessions par année.
L’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse est la seule du Canada à ne pas avoir siégé depuis le début de la pandémie.
Tim Houston, le chef de l’opposition officielle à Halifax, accuse Stephen McNeil de considérer la démocratie comme un inconvénient
.
Il se croit au-dessus de la démocratie.
Selon le chef du Parti progressiste-conservateur, non seulement le premier ministre ne veut pas rendre des comptes, mais il ne croit pas avoir besoin
de le faire.
Le chef du NPDGary Burrill, n’a pas caché son mécontentement. Il qualifie de petitesse et d'égoïsme le geste du chef libéral, même si ce qu’il a fait est permis par la loi.
provincial,Pas de débats en près d'un an
Les derniers débats à l’Assemblée législative ont eu lieu le 10 mars, cinq jours avant que la COVID-19 ne soit dépistée dans la province. La session du printemps avait été rapidement bouclée avec l’adoption du budget.
C’est donc dire que, lorsque la prochaine session parlementaire s’ouvrira, le 16 février 2021, aucun débat n’aura eu lieu en près d’un an.
Stephen McNeil n’a jamais voulu revenir en Chambre et a ignoré les demandes de travaux législatifs à distance, en mode virtuel, comme cela s’est fait ailleurs.
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Les députés libéraux ont profité de leur majorité dans les comités législatifs pour mettre ces travaux de côté pendant six mois. Il n’y a eu qu’une exception : le comité sur les ressources humaines s’est réuni de façon virtuelle, parce qu’une loi l’oblige à le faire chaque mois.
Après sa brève présence vendredi, Stephen McNeil ne retournera pas à la législature. Le 6 août, il annonçait qu’il allait quitter le poste de premier ministre qu’il occupe depuis 2013. Le Parti libéral élira le 6 février un nouveau chef, qui deviendra premier ministre.
Les premiers ministres sortants sont habituellement félicités par les chefs de l'opposition le jour de leur départ. Cette fois-ci, la seule reconnaissance accordée à M. McNeil venait du lieutenant-gouverneur Arthur LeBlanc, dont le discours de fin de session est habituellement rédigé par le bureau du premier ministre.
J’espère que tous les Néo-Écossais vont se joindre à moi pour le féliciter
, a déclaré Arthur LeBlanc en prononçant son discours de 11 minutes.
Stephen McNeil a affirmé jeudi que tout rassemblement de plus de cinq personnes en Chambre pourrait être risqué pour la santé de M. LeBlanc, mais le nombre de ses députés dépassait largement celui des membres de l’opposition. Il y avait 15 libéraux en Chambre, 3 néo-démocrates, 2 indépendants et 1 progressiste-conservateur.
M. McNeil a quitté la Chambre quelques secondes après l’ajournement en haussant les épaules.
Il a décliné de manière expéditive la demande de questions d’un journaliste avant de quitter le bâtiment et de monter à bord d’un véhicule qui l’attendait sur la rue Granville.
Avec les renseignements de Jean Laroche, de CBC