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Trudeau confirme qu’il n’imposera pas la loi 101 aux entreprises à charte fédérale

Le premier ministre dit favoriser l’utilisation de la Loi sur les langues officielles pour agir en matière de langue de travail au Québec.

Justin Trudeau à l'écoute durant une conférence de presse.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Justin Trudeau a confirmé qu’il veut étendre la portée de la Loi sur les langues officielles au Québec, appuyant ainsi les revendications pour une meilleure protection du droit de travailler en français dans les entreprises de compétence fédérale.

Ce faisant, le premier ministre du Canada a affirmé qu’il n’acceptait pas la demande de ceux qui réclament plutôt que la loi 101 soit appliquée aux entreprises dans des domaines comme les services financiers et les télécommunications.

En point de presse mardi, M. Trudeau a confirmé les grands pans d’un article publié plus tôt dans la journée par Radio-Canada sur la modernisation à venir de la Loi sur les langues officielles.

Pour que le Canada demeure un pays bilingue, le Québec doit être d’abord et avant tout francophone, a lancé M. Trudeau.

En réponse à une question sur la langue de travail dans les entreprises de compétence fédérale, M. Trudeau n’a pas offert de détails précis, mais a promis qu’il travaillait sur de nouvelles mesures pour le Québec.

Nous allons aussi [...] être là pour défendre la langue française au Québec. C’est pour cela que nous regardons cette modernisation de la Loi sur les langues officielles, qui est certainement due, et qui va avoir des mesures pour protéger le français partout, y compris au Québec.

Une citation de Justin Trudeau

Et les minorités linguistiques?

Les déclarations de M. Trudeau soulèvent quand même des questions quant à l’avenir des minorités linguistiques au Canada.

Stéphanie Chouinard, qui est professeure de science politique au Collège militaire royal de Kingston, dit que le gouvernement semble chercher une façon de maintenir la paix linguistique au pays.

À l’extérieur du Québec, la loi 101 a une charge symbolique importante, affirme cette experte en matière de droits linguistiques. C’est peut-être sage de tenter d’éviter de propager le message, dans le reste du Canada, qu’on accepte d’imposer la loi 101 sur les entreprises à charte fédérale au Québec.

Stéphanie Chouinard en entrevue Skype.

Stéphanie Chouinard est professeure adjointe en science politique au Collège royal militaire du Canada à Kingston.

Photo : Radio-Canada

Mme Chouinard ajoute que le gouvernement s’éloigne quand même d’un principe de base de la politique fédérale en matière de langues officielles depuis la fin des années 1960, soit l’égalité de statut des deux langues officielles.

Je pense que le gouvernement fédéral devrait être extrêmement prudent dans la façon dont il va formuler ces nouvelles protections pour la langue française, question de s’assurer qu’il n’y ait pas une réaction inverse vis-à-vis des francophones de l’extérieur du Québec, avertit-elle.

M. Trudeau a tenté de répondre à ces préoccupations mardi, mettant l’accent sur le fait que son gouvernement a pris plusieurs mesures pour favoriser le bilinguisme au pays et pour protéger les communautés francophones à l’extérieur du Québec.

En plus de tout ce qu’il faut faire pour protéger le français au Québec, c’est le gouvernement fédéral qui a aussi une responsabilité pour protéger la langue française partout au Canada, a-t-il dit.

L’opposition maintient la pression

Le chef du Bloc québécois a dénoncé la prise de position du gouvernement fédéral, affirmant que la loi provinciale devrait s’appliquer à toutes les entreprises dans la province.

La pire affaire qui peut arriver au français au Québec, c’est que ce soit Justin Trudeau qui se mette à inventer des mesures de protection, soulignait Yves-François Blanchet en point de presse mardi.

Les conservateurs demandent eux aussi que la loi 101 s’applique aux entreprises à charte fédérale au Québec. Plusieurs de ces entreprises se soumettent déjà volontairement aux obligations de la Charte de la langue française, mais rien ne les oblige à le faire.

On est encore loin de ce que l’on comprend être la position du gouvernement du Québec, a lancé le député conservateur Alain Rayes en entrevue. C’est assez simple d’annoncer clairement que les entreprises de juridiction fédérale au Québec sont assujetties à la loi 101, point à la ligne.

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