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Voici à quoi ressemblera le REM dans l’est et le nord de Montréal

Image du futur prolongement du Réseau express métropolitain vers l'est de Montréal

Image du futur prolongement du Réseau express métropolitain vers l'est de Montréal.

Photo : Caisse de dépôt et placement du Québec

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a confirmé mardi le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’est et le nord de Montréal et l’ajout de 23 stations. La facture totale de cette deuxième phase du projet est estimée à 10 milliards de dollars, bien plus que la première. La mise en service est prévue en 2029.

Au total, 32 kilomètres de voies seront ainsi ajoutés au réseau, dont 25 kilomètres en mode aérien et 7 kilomètres en souterrain.

Des voies aériennes apparaîtront sur René-Lévesque à partir de la station de la gare Centrale au centre-ville, puis rejoindront la rue Notre-Dame. D’une hauteur d’environ 5 mètres, elles offriraient plus de flexibilité et éviteraient les infrastructures enfouies. Un comité architectural, indique-t-on, sera mis sur pied pour assurer une intégration urbaine de l’infrastructure.

Pas question de construire une autoroute métropolitaine en plein centre-ville, exige la mairesse de Montréal Valérie Plante. On doit en faire un ouvrage d'art.

Les voies se diviseront ensuite vers l’est et vers le nord à la hauteur de la rue Dickson. La branche en direction est longera la rue Sherbrooke jusqu’à Pointe-aux-Trembles. Celle en direction nord se rendra, en grande partie sous terre en raison de la densité résidentielle du secteur, jusqu’au cégep Marie-Victorin, à Montréal-Nord, et desservira au passage l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Tracé du prolongement du Réseau express métropolitain vers l'est de Montréal

Tracé du prolongement du Réseau express métropolitain vers l'est et le nord de Montréal

Photo : Caisse de dépôt et placement du Québec

Selon l’échéancier, une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement se tiendrait au début de 2022 et la construction débuterait à la mi-2023.

L’idée d’un tramway a été écartée parce qu’il entraînerait quatre fois moins d’achalandage. Parmi les raisons invoquées, son temps de déplacement moins rapide : 20 km/h contre 40 à 45 km/h pour un train léger sur rail.

Depuis le Cégep Marie-Victorin, il serait possible de se rendre à la place des Festivals en 30 minutes. Des gains de temps de 25 % à 70 % par rapport à la voiture sont attendus dans l’ensemble du projet. Une fréquence de passages toutes les deux à quatre minutes est envisagée aux heures de pointe.

Le partage des coûts encore inconnu

Dans sa totalité, le REM comprendra 99 kilomètres de rails et 49 stations. La mise en service de la première phase du projet a récemment été repoussée à 2022 et la facture prévue de 6,3 milliards de dollars bondira d’au moins 80 millions de plus en raison notamment de retards causés par la pandémie et d’imprévus.

Le premier ministre François Legault à son arrivée à la conférence de presse, accompagné du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec Charles Emond (à droite)

Le premier ministre François Legault à son arrivée à la conférence de presse, accompagné du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec Charles Emond (à droite)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

À ce jour, la Caisse n’est pas en mesure de chiffrer le rendement à terme prévu par le projet dans sa totalité. Le partage des coûts reste d'ailleurs à finaliser.

Dans la première phase, l'institution assume 50 % de la facture et Québec et Ottawa, 25 % respectivement. La Ville de Montréal devra absorber pour sa part les dépenses en aménagement urbain tout autour des nouvelles infrastructures.

Dans le passé, le premier ministre François Legault avait dénoncé le précédent gouvernement libéral pour ne pas avoir exigé du contenu local dans la fabrication des voitures Alstom du REM. On a une entente avec l'Europe qui nous permet d'exiger 25 % du contenu local, a-t-il dit. Par contre, on espère avoir beaucoup plus que 25 %.

On parle du plus gros investissement en transport collectif dans l'histoire du Québec.

Une citation de François Legault, premier ministre du Québec
Le type de station du Réseau express métropolitain le long de la rue Notre-Dame

Le type de station du Réseau express métropolitain le long de la rue Notre-Dame

Photo : Caisse de dépôt et placement du Québec

La fin du projet de ligne rose?

Le projet de ligne rose de Valérie Plante pour le métro de Montréal risque d'être écarté avec cette annonce, du moins pour le moment.

La mairesse a reconnu que le prolongement du REM répond à deux des trois objectifs visés par son projet : desservir le nord de la ville, densément peuplé, et donner un peu de répit à la ligne orange. Celui de relier Lachine au centre-ville avec un tramway, qui avait fait l'objet d'une promesse de financement en 2019, est toujours à l'étude, mais se fera sans le soutien de la Caisse de dépôt et placement.

Peu importe la couleur ou la technologie, ce que je souhaite, c'est qu'on desserve des coins ou des gens qui n'ont pas accès aux transports collectifs.

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Ce qu'on annonce aujourd'hui va enlever de la pression à court et à moyen terme sur la ligne orange mais, à long terme, il va falloir continuer à y travailler, a-t-elle précisé. Ça, c'est sûr.

Un accélérateur de croissance pour l’économie de l’Est

C’est ce à quoi on rêvait pour une relance rapide, s’exclame la présidente de la Chambre de commerce de l’est de Montréal, Christine Fréchette.

Cette partie de Montréal donne parfois l'air d'un territoire abandonné avec ses entreprises fermées, un transport collectif non efficient et d'immenses terrains vagues non connectés aux infrastructures municipales et qui équivalent à plus de deux fois la superficie du parc du Mont-Royal.

Les branches est et nord du REM permettront de désenclaver cette région où se trouve 10 % de la population québécoise et de la rendre plus accessible. Aux dires de Mme Fréchette, ce sera beaucoup plus facile d’attirer des entreprises, des investissements et des résidents. Des retombées de 6,3 milliards de dollars sont attendues pour le produit intérieur brut du Québec.

Tout devient beaucoup plus facile, parce que l’attractivité devient plus importante.

Une citation de Christine Fréchette, présidente de la Chambre de commerce de l’est de Montréal
Le type de station souterraine du Réseau express métropolitain à Saint-Léonard

Le type de station souterraine du Réseau express métropolitain à Saint-Léonard

Photo : Caisse de dépôt et placement du Québec

La fermeture de la raffinerie de la pétrolière Shell en 2010 a frappé le secteur de plein fouet : des centaines d’emplois se sont évaporés. Depuis, 11 millions de pieds carrés de terrains répartis entre Anjou et Montréal-Est ont été décontaminés puis achetés en 2017 par le Groupe C. Laganière.

C’est sûr que ça va peut-être maximiser la valeur de ces terrains à travers le temps, souligne la directrice des communications de l’entreprise, Valérie Laganière.

Mais elle insiste sur l’importance de revaloriser ces terrains. On a ouvert le Complexe environnemental Montréal-Est dans lequel on souhaite attirer des entreprises de l’économie verte et amener des travailleurs, dit-elle.

La Société de développement Angus, qui a acquis plusieurs immeubles dans le vieux Pointe-aux-Trembles, bénéficiera aussi de l’arrivée du REM. L’entreprise d’économie sociale a été mandatée par le gouvernement pour réaliser un projet de revitalisation urbaine de la rue Notre-Dame.

Le REM diminuera l’impact de la congestion routière et stimulera le développement économique, selon le président de la société, Christian Yaccarini.

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