La malédiction du joueur de soccer haïtien Christiano François
L’ancien du Fury d’Ottawa et membre de l’équipe nationale se retrouve encore sans équipe après la dissolution du Reno 1868 FC.

Christiano Francois, alors dans l'uniforme du Fury d'Ottawa, dispute un ballon à Justin Morrow, du Toronto FC.
Photo : La Presse canadienne / Mark Blinch
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Sur les terrains de soccer de la United Soccer League (USL), Christiano François enfile les buts de façon régulière. Mais, depuis quatre ans, il doit aussi régulièrement se chercher une nouvelle équipe. Pour une 3e fois, l’attaquant haïtien, ancien joueur du Fury d’Ottawa, doit se dénicher du travail et recommencer à zéro avec une organisation.
Les Rhinos de Rochester, le Fury d’Ottawa, et maintenant le Reno 1868 FC, dont il était membre, ont successivement été dissous.
Un ami m’a appelé en me disant qu’il avait vu la nouvelle sur les réseaux sociaux. Je lui ai répondu que ce n’était pas possible. Mais, le directeur général m’a contacté pour me dire que l’équipe ne jouerait pas l’an prochain. J’étais tellement triste
, raconte François, de sa résidence du Nevada.
« L’entraîneur m’a amené à Reno en sachant que l’équipe ne jouerait pas l’année prochaine, parce que je suis un bon joueur. Il a tout fait pour me convaincre, il m’a donné tout ce que je veux. »
Le rapide ailier pensait enfin avoir trouvé une certaine stabilité à Reno avec un contrat de deux ans. Il a marqué 6 buts en seulement 16 rencontres, mais vit une nouvelle fois ce cauchemar de voir sa formation disparaître.
On rigole beaucoup avec mes amis. Ils me disent que je suis cursed. Les joueurs ne veulent pas que je me joigne à leur équipe. Mais, je sais que je ne porte pas malheur. J’ai confiance de trouver un club rapidement
, ajoute François.
Malgré cette confiance, les recherches du joueur sont compliquées par la pandémie de Covid-19. L'athlète de 27 ans ne veut pas signer n’importe où et à n’importe quel prix dans la USL
.C’est difficile, parce que les équipes parlent beaucoup du coronavirus et utilisent ça comme excuse. Ils se basent sur ce point-là. On ne peut pas te donner beaucoup d’argent, on ne peut pas te satisfaire
, explique François qui n’a jamais eu de difficulté à se trouver du boulot dans les dernières années.
Fierté haïtienne
Le joueur originaire de Cabaret en Haïti a suivi avec attention le parcours de l’équipe de Arcahaie en Ligue de la CONCACAF. La formation a récemment accédé à la Ligue des Champions en vertu d’une victoire en tirs de barrage contre le Forge FC de Maxim Tissot.
J’ai parlé avec quelques amis du club et ils m’ont dit qu’ils allaient gagner. Je croyais que Forge allait gagner parce qu’en Haïti, on a pas une aussi bonne préparation qu’au Canada. C’est difficile, mais ils ont gagné avec leur coeur
, analyse François, dont la ville natale se trouve à 20 minutes de route de Arcahaie.
« Ça me fait tellement plaisir. Je me dis que si on avait plus d’argent comme le Canada, les États-Unis ou le Mexique, on pourrait faire tellement mieux. »
François espère reproduire ce succès avec l’équipe nationale haïtienne, lui qui a représenté son pays deux fois au sein des Grenadiers. Mais, pour ça, le temps presse pour se trouver une nouvelle équipe.
J’ai besoin d’une équipe pour jouer. C’est vraiment important, parce que tous les joueurs haïtiens qui sont en Europe, ils jouent en ce moment
, termine l’attaquant, qui rêve de participer aux qualifications de la prochaine Coupe du monde de soccer, en mars.