La Ville de Montréal veut réduire ses GES de 55 % d’ici 2030

Le plan climatique de la Ville de Montréal ambitionne d’augmenter la proportion de véhicules électriques au centre-ville.
Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dévoilé jeudi son « Plan climat 2020-2030 » visant à réduire de « 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) de Montréal d’ici 2030 (par rapport à 1990) ».
La Ville de Montréal prévoit également d’atteindre la carboneutralité d’ici 2040 pour ses propres opérations et en 2050 pour la collectivité
.
Le plan est articulé au tour de cinq chantiers
, soit la mobilité, l’urbanisme et l’aménagement, les bâtiments, l’exemplarité de la Ville et la gouvernance
.
La Ville de Montréal prévoit, par exemple, de planter, entretenir et protéger
500 000 arbres en priorité dans les zones vulnérables aux vagues de chaleur
.
Par ailleurs, le plan ambitionne d’augmenter la proportion de véhicules électriques au centre-ville. Cependant, la zone du centre-ville où sera mise en pratique cette décision n’est pas encore déterminée.
Pour arriver à une zone à 0 émission [de gaz à effet de serre, NDLR] en 2030, il faut commencer un moment donné pour munir le centre-ville de bornes de recharge électriques parce qu'il n'est pas question de dire que le centre-ville ne sera plus accessible aux voitures, ce n'est pas cela
, a déclaré la mairesse.
La Ville prévoit que presque la moitié des véhicules immatriculés à Montréal seront électriques en 2030 et pourront donc entrer dans la zone.
Le président de la Fondation du Grand Montréal et ex-directeur général de la Fondation David Suzuki au Québec, Karel Mayrand, estime qu’il est possible de réaliser cette ambition.
Il y a 10 ans, il n'y a pas grand monde qui avait des iPhone, ça vous démontre à quel point le changement technologique peut aller rapidement
, a-t-il souligné.
L’automobile électrique à Montréal ne représente que 1 à 2 % du parc automobile en ce moment. Et le plan vise 47 % pour 2030.
Les organisations environnementales satisfaites, l’opposition sceptique
Pour Francesco Miele, du parti Ensemble Montréal, le plan de Valérie Plante représente davantage une liste de souhaits que d'actions pour l'environnement.
Ça ressemble plus à une campagne de publicité qu'à une cible concrète
, a-t-il lancé.
Dans un communiqué publié, la Fondation David Suzuki a applaudi le plan de la Ville de Montréal.
Nous sommes fiers de constater que cet effort d’alignement avec la science se décline aujourd’hui dans un plan détaillé qui démontre de façon plus claire le chemin à suivre pour que Montréal réponde à l’urgence climatique tout en créant des opportunités importantes d’innovation technologique, sociale et économique
, a déclaré Sabaa Khan, le président de la Fondation.
Greenpeace est allée dans le même sens, en émettant tout de même un bémol.
Avec son plan climat, Montréal se positionne dans le peloton de tête des villes en Amérique du Nord. Nous saluons l’identification d’objectifs et de mesures visant une réduction rapide de l’utilisation du pétrole et du gaz
, mais l’ONG souligne que le plan manque encore de moyens pour garantir le respect de la cible de la ville pour 2030
.
Pour cette raison, Greenpeace appelle les gouvernements du Québec et d'Ottawa à appuyer davantage
le plan pour permettre à la ville d’atteindre et de dépasser sa cible de réduction des GES pour 2030
.
Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) a accueilli avec enthousiasme
le plan de la Ville de Montréal, mais soutient que l’atteinte des cibles ne repose en effet pas uniquement sur les épaules de la Ville de Montréal, mais va nécessiter un engagement de l’ensemble de la collectivité, du citoyen à l’entreprise
.
Avec les informations de Benoît Chapdelaine et de Mathieu Prost