Un deuxième confinement emporterait la moitié des PME du Québec, prévient la FCEI

La FCEI craint que des milliers de PME ne survivent pas à une deuxième période de confinement généralisé.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) s'élève contre l'idée d'imposer un confinement généralisé au Québec pendant la période des Fêtes. Un deuxième confinement, surtout aux Fêtes, porterait un « coup fatal » aux PME québécoises, prévient-elle.
Citant des sondages menés auprès de ses membres, la FCEI explique qu'au moins la moitié d'entre eux ne survivraient pas facilement à une deuxième vague de confinement du genre de celle qui a été imposée au Québec le printemps dernier.
Cette sortie de la FCEI survient alors qu'un groupe de 75 experts en santé, en économie et en sciences sociales demande au gouvernement Legault d'envisager la possibilité de confiner totalement le Québec du 20 décembre au 3 janvier, pour tenter d'endiguer la progression de la COVID-19 et par le fait même l'engorgement du système de santé québécois.
Selon eux, ce scénario est préférable dans la mesure où l’économie tourne déjà au ralenti et que beaucoup de gens, dont les étudiants, sont en congé, plutôt que d’être confrontés à cette même perspective plus tard pendant l’hiver.
Un scénario qui serait cependant catastrophique pour des milliers de PME déjà aux prises avec d'importantes difficultés financières, souligne la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante dans une lettre envoyée au ministre québécois de la Santé, Christian Dubé.
Selon notre Tableau de suivi de la santé des PME, seulement 30 % des PME du Québec affichent des revenus normaux – le plus faible taux au pays – tandis que 35 % perdent de l’argent chaque fois qu’elles ouvrent leurs portes
, écrit François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
« Les PME du Québec sont actuellement très vulnérables : un deuxième confinement serait fatal pour la moitié d’entre elles. [...] L’ajout de restrictions retardera la relance économique des PME et pourrait en obliger beaucoup d’autres à mettre la clé sous la porte. »
Selon la Fédération, qui représente 110 000 entreprises au pays, dont 24 000 au Québec, le gouvernement Legault doit plutôt traiter toutes les entreprises équitablement et éviter que la fermeture des petites entreprises ne soit un avantage pour les grandes surfaces et les géants du web
.
L'État doit, en plus de maintenir les activités commerciales en personne, consulter le milieu avant de lui imposer de nouvelles restrictions et surtout justifier toute nouvelle restriction par des données de santé publique, recommande la FCEI.
L'organisme réclame aussi une indemnisation entière pour les petites entreprises visées par des restrictions. Pour la FCEI, il serait injuste de pénaliser une fois de plus les commerçants dans la mesure où les propriétaires d'entreprises ont suivi à la lettre et même surpassé dans plusieurs cas les exigences de la santé publique pour réduire la propagation du coronavirus.
Si nous souhaitons que nos PME continuent d’être la source de vie de nos quartiers, il faut à tout prix faire confiance à leurs propriétaires
, plaide François Vincent.
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Rappelons qu'après avoir été fermés pendant plusieurs semaines au printemps, les restaurants, bars, gyms, cinémas, salles de spectacle et autres entreprises sportives et culturelles ont été refermés dans la région de Montréal, de Québec ainsi que dans toutes les autres zones rouges de la province.
Ces établissements devront demeurer fermés encore au moins jusqu'au 11 janvier, selon le gouvernement du Québec.
Pas de confinement en vue pour le moment
Questionné en point de presse lundi après-midi sur la possibilité d'imposer un confinement généralisé aux Québécois pendant les Fêtes, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a écarté cette possibilité pour le moment.
C'est déjà très sévère ce qu'on a demandé aux Québécois il y a plusieurs mois
, a -t-il fait remarquer en expliquant le difficile équilibre qu'il doit maintenir entre les restrictions sanitaires et la santé mentale de la population.
On en a discuté pas mal durant le week-end avec la santé publique, mais aussi avec deux autres partenaires : la Sécurité publique et le ministère du Travail, a expliqué Christian Dubé. Il y a beaucoup de personnes qui nous font réaliser qu'il faudrait d'abord s'assurer que les règles qui sont en place soient suivies.
Plutôt que de confiner la province, le ministre Dubé a préféré opter dans l'immédiat pour le fait de demander aux autorités de la Santé, de la Sécurité publique et du Travail de fournir un deuxième effort sur le terrain pour s'assurer du respect des règles déjà en place.