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La mémoire oublie, mais les archives visuelles et les témoignages de cette journée montrent combien la tempête du 6 décembre 2010 a été violente.
La tempête n'a pas duré plus de cinq à six heures, mais elle a causé des dommages considérables.
On a vu le garage se casser en deux et s'en aller à la mer. Ensuite, c'est l'auto qui est partie. L'auto est tombée à l'eau et on l'a vue rouler dans les vagues et s'en aller.
On a eu trois pieds d'eau dans le sous-sol et on a vu tout le terrain [entre la maison et le fleuve] glisser à la mer. Il est parti avec le fleuve.
La Promenade de la mer à Rimouski lors de la tempête du 6 décembre 2010.
Photo : Radio-Canada
J'ai perdu au moins une trentaine de pieds de terrain. C'est incroyable. Je n'ai jamais vu cela. Les éléments se déchaînent.
Des centaines de sinistrés
Il y eut 250 évacuations durant cette journée et 800 sinistrés. Mais par chance, aucun blessé : un miracle, selon Damien Ruest qui, à l'époque, était maire de Sainte-Flavie.
Déménagement d'une maison à Sainte-Flavie à la suite de l'épisode des grandes marées de 2010 (archives).
Photo : Radio-Canada
La tempête frappe partout dans l'Est-du-Québec, mais les secteurs de Sainte-Flavie et de Sainte-Luce sont particulièrement touchés.
Les vents et les vagues y sont très forts et endommagent de nombreuses habitations.
Des maisons démolies
L'érosion des berges fut telle qu'à terme, 65 maisons durent être démolies et une quinzaine d'autres durent être déplacées par mesure de sécurité dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord.
Une pelle mécanique s'apprête à détruire une maison à Sept-Îles. La maison menace de tomber dans le fleuve en raison de l'érosion des berges (décembre 2010).
Photo : Radio-Canada
La force des vagues emportera aussi des portions de la route 132. Elle menacera même une section du chemin de fer en Gaspésie.
Les causes de la tempête
Une combinaison de facteurs explique la violence de cette tempête. Le premier est une marée exceptionnellement haute : plus de cinq mètres, du jamais vu en plus de cent ans.
Cette marée est arrivée à son niveau le plus élevé au moment où des vents du nord-est de 80 km/h soufflaient sur la région.
Une vague frappe le rivage lors des grandes marées de 2010 à Maria, en Gaspésie.
Photo : Radio-Canada
S'ajoutent également une trajectoire de tempête peu ordinaire, d'Halifax au Bas-Saint-Laurent, de même qu'une pression atmosphérique basse qui a permis au fleuve de se soulever encore davantage.
10 ans plus tard
Le Centre d'art Marcel Gagnon de Sainte-Flavie a subi des dégâts considérables lors de ces événements. Le propriétaire, Guillaume Gagnon, dit garder un souvenir atroce de cette journée : un moment très, très dur.
J'ai pleuré, j'ai pleuré. Et après, je me suis retroussé les manches. "On est des battants. On va continuer. On va s'en sortir." Et c'est ce qu'on a fait.
Le Centre d'art Marcel-Gagnon en décembre 2010
Photo : Radio-Canada
Il dit avoir pris des moyens pour protéger son commerce situé en bordure de mer. Il sait que sa Municipalité et plusieurs autres ont restreint le droit d'occuper les berges, car les changements climatiques pourraient multiplier les tempêtes violentes.
C'est quand même encore épeurant. Mais on apprend, on essaie d'apprendre à vivre avec. C'est certain qu'on est à risque. Et on le sait.
Quand on demande à Guillaume Gagnon s'il voit désormais le fleuve comme une menace ou plutôt comme quelque chose de beau, il lance spontanément : J'aime le fleuve, je l'aime malgré tout.
Il ajoute : J'aime les grands espaces, j'aime voir loin. Je suis un gars qu'on ne pourra pas désancrer facilement.