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ChroniqueMoi j'ai un ami blanc! : l’humour pour susciter l’empathie envers les personnes racisées

« On a voulu montrer un miroir aux personnes blanches. Nous, tous les jours, on se fait toucher notre peau, nos cheveux et on se fait demander d’où on vient. »

Deux femmes posent assises sur un perron.

L'artiste Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo, à gauche, est la scénariste et l'une des interprètes de la capsule «Mon ami Mimi».

Photo : JOSIANE FARAND

Imaginée par Julien Boisvert et sept humoristes autochtones ou issues de la diversité, dont Dolino, la nouvelle websérie Moi j'ai un ami blanc!  (Nouvelle fenêtre)mise sur la caricature et la satire pour plonger le public dans la réalité des stéréotypes et des microagressions vécues par les personnes non blanches. 

Composée de cinq fausses publicités reprenant les codes des traditionnelles campagnes vidéo de sensibilisation, cette websérie est inspirée de la fameuse phrase : je ne suis pas raciste, car j’ai ami noir

Cela fait plusieurs années que les gens parlent beaucoup [de racisme], mais ils ne s’écoutent pas et ne comprennent pas qui est en face d’eux, explique le réalisateur et idéateur de Moi j'ai un ami blanc! , Julien Boisvert. La meilleure façon de comprendre une personne, c’est de se mettre à sa place.

L'arroseur arrosé

On a voulu montrer un miroir aux personnes blanches. Nous, tous les jours, on se fait toucher notre peau, nos cheveux et on se fait demander d’où on vient, ajoute l’humoriste Emna Achour, qui a scénarisé et interprété la capsule Mon amie Marie-Philippe

Afin de créer cette vidéo, elle a immédiatement pensé aux microagressions. Ça n’a pas été très difficile, car toute personne racisée a fait l’expérience de migroagressions, souligne cette jeune femme de 30 ans qui s’est lancée dans l’humour il y a deux ans après une carrière de journaliste sportive. 

Pour concevoir ces capsules, Julien Boisvert, qui a réalisé la websérie Parrainez un enfant riche ainsi que des documentaires comme S'affranchir de l’image, a fait appel à des humoristes issues des communautés atikamekw, anishnabe, haïtienne, tunisienne, congolaise et camerounaise. Étant lui-même blanc, il s’est efforcé d’être le plus effacé possible, dit-il. 

Faire évoluer les mentalités

Avec Moi j'ai un ami blanc! , Julien Boisvert et Emna Achour espèrent amener les personnes blanches à mieux comprendre ce que vivent ceux et celles qui appartiennent à d’autres groupes ethniques. 

Il y a des personnes blanches qui m’ont écrit pour me dire que les vidéos leur avaient fait prendre conscience des commentaires ordinaires qu’elles avaient pu faire, sans mauvaises intentions, à des amis racisés, raconte Emna Achour. 

Tous deux sont conscients des réactions négatives que risque de susciter Moi j'ai un ami blanc! .

Je comprends s’il y a des Blancs fâchés, ce n’est pas le fun d’être réduit à des stéréotypes, mais il faut imaginer qu’il y a des gens qui vivent cela toute l’année depuis qu’ils sont nés.

Une citation de Julien Boisvert

Julien Boisvert a fait le choix d’utiliser les codes des campagnes de sensibilisation à des causes sociales pour en critiquer la futilité. Même si les intentions de ces campagnes sont bonnes, elles ne servent pas à grand-chose concrètement, ça ne prend pas juste ça pour régler le problème. 

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