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La sonde japonaise Hayabusa-2 rapporte des échantillons d'astéroïde

Représentation artistique de la sonde Hayabusa 2 et de l'astéroïde Ryugu.

Représentation artistique de la sonde Hayabusa 2 et de l'astéroïde Ryugu

Photo : JAXA

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Appelez ça une livraison spatiale : après six ans dans l'espace, la sonde japonaise Hayabusa-2 repasse à la maison, mais juste le temps d'y déposer de précieux échantillons d'astéroïde avant d'entamer une nouvelle mission.

Cette sonde de la taille d'un réfrigérateur, lancée en décembre 2014, a déjà ravi les scientifiques en se posant sur un astéroïde à quelque 300 millions de kilomètres de la Terre et en y recueillant des matériaux.

Mais son travail n'est pas encore terminé : les scientifiques de l'agence spatiale japonaise (JAXA) prévoient prolonger sa mission de plus de dix ans en ciblant deux nouveaux astéroïdes.

L'astéroïde Ryugu est rugueux à sa surface.

L'astéroïde Ryugu.

Photo : Jaumann et al., Science 2019

Avant cela, Hayabusa-2 doit déposer une centaine de milligrammes de particules de l'astéroïde Ryugu (palais du dragon, en japonais) qui, espèrent les scientifiques, fourniront des indices sur le système solaire à sa naissance, il y a 4,6 milliards d'années.

Ces matériaux pourraient expliquer comment la matière est dispersée dans le système solaire, pourquoi elle existe sur l'astéroïde et comment elle est liée à la Terre, a déclaré le chef de projet Yuichi Tsuda aux journalistes.

Représentation artistique du robot MASCOT à la surface de Ryugu.

Représentation artistique du robot MASCOT à la surface de Ryugu.

Photo : Agence spatiale allemande

Les échantillons, collectés au cours de deux phases cruciales de la mission l'année dernière, se trouvent dans une capsule qui se séparera de Hayabusa-2 à quelque 220 000 kilomètres au-dessus de la Terre puis plongera vers le désert du sud de l'Australie tôt dimanche.

Nous pouvons peut-être obtenir des substances qui nous donneront des indices sur la naissance d'une planète et l'origine de la vie, a déclaré le chef de la mission Makoto Yoshikawa aux journalistes.

Protégés de la lumière du soleil et des radiations à l'intérieur de la capsule, les échantillons seront récupérés, traités puis envoyés par avion au Japon.

La moitié de la matière sera partagée entre la JAXA, la NASA et des organisations internationales, et le reste sera conservé pour des études futures au fur et à mesure des progrès de la technologie analytique.

La sonde est maintenant dans un très bon état, a déclaré vendredi Yuichi Tsuda en qualifiant son retour d'événement rare dans l'histoire humaine.

Photographie prise depuis la sonde Hayabusa2, le 3 octobre, au moment du largage du robot MASCOT sur l’astéroïde Ryugu.

Photographie prise depuis la sonde Hayabusa2, le 3 octobre 2018, au moment du largage du robot MASCOT sur l’astéroïde Ryugu.

Photo : JAXA

Après avoir déposé ses échantillons, Hayabusa-2 effectuera une série d'orbites autour du Soleil pendant environ six ans pour enregistrer des données sur la poussière dans l'espace interplanétaire et observer des exoplanètes.

La sonde s'approchera ensuite de sa première cible en juillet 2026. Tout en restant à une certaine distance de l'astéroïde 2001 CC21, les scientifiques espèrent néanmoins qu'elle pourra le photographier en passant à grande vitesse.

Hayabusa-2 se dirigera ensuite vers sa cible principale, 1998 KY26, un astéroïde sphérique d'un diamètre de seulement 30 mètres. Lorsque la sonde l'atteindra en juillet 2031, elle sera à environ 300 millions de kilomètres de la Terre.

L'astéroïde Ryugu.

L'astéroïde Ryugu

Photo : JAXA

Cette cible pose d'importants défis, notamment parce qu'elle pivote rapidement, tournant sur son axe toutes les dix minutes environ.

Hayabusa-2 observera et photographiera l'astéroïde, mais il est peu probable qu'elle se pose et recueille d'autres échantillons, car elle n'aura probablement pas assez de carburant pour les ramener sur Terre.

Néanmoins, le simple fait de se rendre vers l'astéroïde sera un exploit, a déclaré Seiichiro Watanabe, un scientifique du projet de la sonde Hayabusa-2 et professeur de planétologie à l'Université de Nagoya.

La surface de l'astéroïde Ryugu.

La surface de l'astéroïde Ryugu

Photo : JAXA

C'est comme un sportif qui aurait marqué deux essais à la Coupe du monde de rugby et qui tenterait de participer aux Jeux olympiques dix ans après être passé au patinage artistique, a-t-il déclaré aux journalistes.

« Nous n'avions jamais pensé que Hayabusa-2 accomplirait une autre mission. »

— Une citation de  Seiichiro Watanabe

La prolongation de la mission comporte des risques, notamment celui de voir l'équipement de la sonde se dégrader dans l'espace profond, mais elle offre également un moyen rare et relativement rentable de poursuivre les recherches.

La sonde est le successeur du premier explorateur d'astéroïdes de la JAXA, Hayabusa, qui signifie faucon pèlerin en japonais. En 2010, cette sonde a ramené des échantillons de poussière d'un plus petit astéroïde, en forme de pomme de terre, à l'issue d'une odyssée de sept ans, saluée comme un exploit scientifique.

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