COVID-19 : le Nouveau-Brunswick n’entend pas rendre la vaccination obligatoire

Le Canada espère vacciner 3 millions de Canadiens d'ici la fin mars.
Photo : Associated Press / John Cairns
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick n'entend pas obliger les citoyens à se faire vacciner contre la COVID-19.
Je ne vois pas pourquoi nous devrions rendre la vaccination obligatoire, mais nous devrons évaluer combien de gens se feront vacciner pour nous assurer que nous sommes adéquatement protégés
, déclare le premier ministre Blaine Higgs.
En 2019, avant que la COVID-19 ne soit découverte en Chine, le gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs avait présenté un projet de loi pour rendre obligatoire la vaccination des élèves des écoles publiques du Nouveau-Brunswick. Le projet de loi, déposé dans le contexte d’un gouvernement alors minoritaire, avait été défait à l’Assemblée législative.
Le ministre de l’Éducation, Dominic Cardy, qui avait piloté ce dossier, se garde de relancer ce débat. Je pense que ma perspective sur les vaccins obligatoires est assez claire
, s’est-il contenté de dire jeudi, lorsqu’interrogé sur la vaccination contre la COVID-19 dans les écoles et les garderies.
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Le député libéral Jean-Claude D’Amours, porte-parole de l’opposition officielle à Fredericton en matière de santé, croit qu’il faut d’abord et avant tout faire confiance
aux Néo-Brunswickois. La vaccination obligatoire n’est pas l’avenue à prendre
, selon lui.
Par contre
, déclare M. D’Amours, je suis conscient aujourd'hui que les gens veulent s'assurer d'avoir un vaccin sécuritaire.
Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, a une position arrêtée sur la chose. Ce n'est pas possible dans une démocratie d'avoir un vaccin obligatoire, c'est la réalité
, a-t-il affirmé.
Dans le Madawaska et le Restigouche, les intervenants questionnés à ce sujet ne sont pas plus emballés par la perspective.
On va le recommander fortement à nos citoyens. C'est une protection de plus. Mais l'imposer à nos citoyens et nos citoyennes, moi je pense que c'est contre les droits des personnes
, dit Mario Pelletier, maire d’Eel River Dundee, dans le Restigouche.
Yves Sévigny, directeur de la banque alimentaire de l’Atelier R.A.D.O., à Edmundston, préconise une première phase
où le vaccin serait administré à ceux qui désirent le recevoir. Je pense qu'on pourrait, dans un premier temps, procéder à une vaccination qui est laissée au libre jugement
, dit-il.
Les étudiants sont un peu mitigés
sur cette question, observe Émilie Parent, la présidente de l'Association générale des étudiantes et étudiants de l'Université de Moncton, campus d'Edmundston. Un vaccin prend habituellement beaucoup plus de temps à développer
que ceux qui seront distribués contre la COVID-19, souligne-t-elle.
Je suis entre les deux chaises moi-même
, dit quant à lui Luc Couturier, de la Chambre de commerce de Campbellton.
Pour protéger ma famille, mes employés, mon restaurant, ma clientèle, c'est probablement un choix que je vais prendre, mais je ne serai pas le premier en ligne
, illustre-t-il.
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick aimerait que 75 % des citoyens soient vaccinés, pour atteindre l'immunité collective contre le coronavirus.
Au Nouveau-Brunswick, la Loi sur la santé publique (Nouvelle fenêtre) prévoit que la province peut établir des règlements concernant la vaccination des résidents de la province
, mais il n'est pas clair si cela ouvre la porte à une éventuelle vaccination obligatoire.
Avec des informations de Michel Corriveau , François Vigneault, Serge Bouchard et Karine Godin