Chute de 70 % du nombre de passagers à l'aéroport Pearson de Toronto

Le nombre de passagers a chuté cette année à l'aéroport Pearson de Toronto.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La période des Fêtes, qui était par le passé l'une des plus achalandées de l'année à l'aéroport Pearson de Toronto, sera « très différente » cette année avec la pandémie, selon l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto.
L'achalandage a chuté de 69,5 % au cours des neuf premiers mois de 2020 comparativement à la même période l'an dernier, indique l'administration aéroportuaire (GTAA). Le nombre de passagers a fondu de 38,6 à 11,8 millions.
Plus du quart des 50 000 personnes qui travaillent habituellement à Pearson ont été mis à pied de façon temporaire ou permanente, estime le Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto (TWAC).
La présidente de la GTAA, Deborah Flint, doit faire une présentation devant le comité municipal de développement économique, lundi, relativement à l'impact de la COVID-19 sur le plus gros aéroport au pays.
Notre industrie continue à faire face à des barrières importantes à cause de la fermeture des frontières et des exigences en matière de quarantaine.
Pour les neuf premiers mois de l'année, les revenus de l'aéroport Pearson ont dégringolé de plus de 463 millions de dollars comparativement à la même période en 2019.
Grâce à différentes économies, y compris la fermeture temporaire de 40 % de ses installations et des coupes de 265 millions dans ses projets d'immobilisation, l'Autorité aéroportuaire a limité en partie ses pertes, qui sont tout de même évaluées à 266,6 millions pour les trois premiers trimestres de 2020.
À quand la fin de la crise?
La situation était encore pire au printemps dernier, lorsque l'achalandage à Pearson avait chuté de 98 %.
Néanmoins, la bonne nouvelle, sous la forme d'un rappel massif au travail pour la période des Fêtes, qu'espéraient les milliers d'employés mis à pied ne s'est pas matérialisée, raconte Sean Smith du Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto.
Il espère une légère reprise au printemps grâce au nouveau vaccin contre la COVID-19, mais comme beaucoup d'autres employés, il s'attend à ce qu'il s'agisse d'une crise à « long terme ».
[La pandémie] a eu un effet dévastateur.
Beaucoup des employés de Pearson mis à pied dépendent actuellement des prestations d'aide fédérale pour les travailleurs victimes de la pandémie, dit-il.
Il salue l'initiative de la GTAA de créer un portail pour ces employés, mais s'inquiète de voir l'aéroport perdre une main-d'œuvre qualifiée si la crise perdure. Il demande à Ottawa de délier les cordons de la bourse.
Même son de cloche de la part de Leslie Dias du syndicat Unifor, qui représente entre autres des agents du service à la clientèle, des mécaniciens, des travailleurs au sol, des agents de sécurité et des employés de la GTAA.
Elle indique que le syndicat a perdu près de la moitié de ses 5000 membres à Pearson depuis le début de la pandémie.
Sans une aide importante du gouvernement pour les gros employeurs [de l'aéroport], plus le temps passe, plus la situation devient précaire pour l'industrie. Ce n'est pas soutenable.
À lire aussi :
En attente d'une aide d'Ottawa
Tout comme Leslie Dias et Sean Smith, les transporteurs aériens et la GTAA pressent Ottawa d'en faire plus pour venir en aide à l'industrie.
Le dernier énoncé économique fédéral ne contenait pas de sommes précises, mais le gouvernement Trudeau affirme qu’il est en train d’établir un processus d’aide financière.
Nous accueillons favorablement le fait que les aéroports ont été reconnus comme un secteur profondément touché [par la pandémie], mais l'ampleur de cet impact va nécessiter plus de soutien.
Nous avons hâte de poursuivre les discussions avec le gouvernement du Canada, avec l'appui de Toronto et des municipalités environnantes
, ajoute le porte-parole de la GTAA, Robin Smith.
Pour Mehran Ebrahimi, professeur à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal, il est urgent d'agir. Il qualifie la situation actuelle de crise très, très grave
.
On n’a jamais connu à travers le monde une telle crise dans l’histoire de l’aviation
, insiste-t-il.
Selon Mme Dias, si le Canada verse une aide proportionnellement équivalente à celle consentie par les États-Unis, l'industrie aérienne au pays devrait se partager 7 milliards de dollars.
En plus d'une aide financière, le Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto, la GTAA et Air Canada, notamment, militent en faveur de l'utilisation de tests de dépistage pour raccourcir la période de quarantaine à laquelle les voyageurs internationaux sont assujettis présentement.
Les résultats provisoires indiquent que les tests de dépistage peuvent constituer une solution de rechange efficace et responsable facilitant l'assouplissement sécuritaire des mesures de quarantaine
, affirme la porte-parole d'Air Canada Pascale Déry.
Avec la collaboration de Mélanie Meloche-Holubowski