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Affronter la mort d'un être cher est une épreuve difficile, qu'il s'agisse d'un enfant ou d'un parent. Pour combler le manque de ressources, l'organisme de Québec Deuil-Jeunesse s'en est fait une spécialité.
La travailleuse sociale Josée Masson a fondé l'organisme il y a 13 ans. Lors de ses interventions, elle avait constaté un manque de ressources pour accompagner les enfants et les adolescents qui devaient affronter la mort d'un proche.
On voyait des groupes de soutien un peu partout pour les adultes, mais pas pour les enfants, mais je voyais aussi le malaise, le malaise des intervenants, de mes collègues ou d'intervenants d’ailleurs, sur comment parler de la mort avec ces jeunes-là, explique la fondatrice et directrice générale de l'organisme de Québec.
Elle a rencontré de nombreux jeunes qui se sentaient seuls dans le deuil. Les adultes, ils nous disent n’importe quoi, ils nous mentent, ils changent la réalité, ils nous cachent des choses importantes, rapporte-t-elle, faisant référence à des paroles entendues lors de ces discussions.
Josée Masson, fondatrice et directrice générale de Deuil-Jeunesse
Photo : Radio-Canada
Puis un jour, un jeune lui a demandé de permettre aux enfants de vivre leur histoire et de vivre les rites funéraires. Il lui a dit : On a le droit de savoir, on a le droit d'avoir notre histoire, parce que des fois, quand on l’a cinq ou six ans plus tard, il est trop tard, relate Mme Masson.
Depuis, Deuil-Jeunesse gère environ 5000 interventions par année et compte des intervenants partout dans la province. La majorité de ses demandes d'aide concernent les enfants.
Ça peut être des enfants qui vivent la mort d'un papa, ça peut être des parents qui vivent la mort de leur enfant, ça peut être une grand-maman qui a de la difficulté avec sa prochaine mort et qui veut savoir comment l'expliquer à ses petits-enfants, explique-t-elle.
Un contenu vidéo est disponible pour cet article
Que faire après la mort d'un être cher?
Répondre à ses besoins
Après la mort des petites Romy et Norah Carpentier l'été dernier, leur mère Amélie Lemieux a dû se tourner vers des organismes pour recevoir une aide à faire son deuil. Ils sont en mesure de t'écouter, de t'épauler, de normaliser ce que tu vis, dit-elle à propos de Deuil-Jeunesse. Les organismes que lui avait proposés l'Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) ne répondaient pas à ses besoins.
Romy et Norah Carpentier
Photo : Facebook (capture d'écran)
Elle a d'ailleurs donné toute sa confiance à Deuil-Jeunesse, à qui elle a prêté sa voix dans une capsule vidéo dans le but d'amasser des fonds.
Dans les listes que j'avais avec l'IVAC, c'était des mandats : séparation, médiation, et tu avais, à quelque part, deuil. C'était trop large pour moi, fait-t-elle valoir.
Amélie Lemieux
Photo : Radio-Canada
Le deuil d'un parent
Roxane Doiran, à peine âgée de 20 ans, a dû affronter la mort de son père, qui s'est enlevé la vie il y a 12 ans.
Elle est persuadée que l'aide qu'elle a reçue a changé sa vie.
Ça m'a aidé dans l'épreuve la plus difficile que j'aie eu à réaliser. Ça m'a permis de vivre. Josée Masson a vraiment reconnu mes sentiments, elle m'a dit que j'avais le droit d'être, mais aussi que j'avais le droit d'être heureuse, soutient-elle.
L'organisme est subventionné à seulement 10 % par le gouvernement. Deuil-Jeunesse doit donc faire preuve de créativité pour pouvoir continuer à offrir des services gratuitement ou à moindre coût.
Dans les locaux, chaque pièce porte le nom d'une personne décédée, une façon d'honorer la mémoire des êtres chers, mais aussi de financer l'organisme. Le jardin portera d'ailleurs les noms de Norah et Romy Carpentier.
La pandémie a été particulièrement difficile pour Josée Masson, qui a craint de devoir fermer ses portes.
J'ai eu très très peur de devoir fermer Deuil-Jeunesse; maintenant, je le prends d’un autre angle et je me dis : comment on peut rester petit, mais faire en sorte que ce soit le plus efficace possible?, ajoute-elle.