Les problèmes de surdoses ont empiré avec la COVID-19

La Saskatchewan a connu près de 300 morts potentiellement liés à des surdoses en 2020.
Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Deux organismes de Regina et un de Saskatoon sont unanimes : le nombre de cas de surdoses et de morts par surdose ont monté en flèche depuis le début de la pandémie en Saskatchewan.
Par ailleurs, en octobre, le Service des coroners annonçait que la province a connu jusque là près de 300 morts potentiellement liés à des surdoses en 2020.
Pour la coordonnatrice au AIDS Program South Saskatchewan de Regina, Amanda Sauer, il est évident que la COVID-19 a eu un effet sur l'augmentation du nombre de surdoses.
Nous avons revu des patients [en mars] que nous n'avions pas revus depuis des années. Leur niveau de stress et d'anxiété a augmenté à cause de la pandémie et de la distanciation, la séparation sociale. Alors pour eux, consommer est une façon de trouver du réconfort dans cette situation.
L'avis est partagé par Patty Will, cofondatrice de l’organisme Queen City Patrol, à Regina, dont la mission est de nettoyer les rues des seringues souillées et autre matériel laissé en chemin. Depuis un an, l’organisme offre aussi des trousses de naloxone et une formation pour les utiliser.
Mme Will estime qu’avec les fermetures et les limites de capacité d’accueil imposées par le gouvernement pour freiner la pandémie, certaines personnes n’ont plus d’endroits où passer leur temps, ce qui peut les mener à retomber dans leurs mauvaises habitudes.
Selon elle, un deuxième confinement en Saskatchewan empirerait la situation actuelle des surdoses.
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Les répercussions de la pandémie sur les services
Amanda Sauer se réjouit que l'Autorité de la santé (SHA) ait permis à AIDS Program South Saskatchewan de poursuivre ses activités lors du premier confinement, car qualifié de service essentiel. Elle espère que ce soit également le cas si un deuxième confinement devait avoir lieu.
Pendant le confinement printanier, le centre est même resté ouvert une journée de plus qu’à l’habitude, le dimanche, grâce à du financement obtenu de la part de la SHA.
En ce moment, Amanda Sauer se dit très heureuse du soutien de la SHA dont bénéficie AIDS Program South Saskatchewan. Tous les mercredis, une infirmière se rend à l’organisme pour vacciner les usagers du service contre la grippe saisonnière et effectuer des tests de dépistage de la COVID-19.
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Cependant, cette réalité n’est pas la même pour l’organisme Queen City Patrol.
En raison de la pandémie, il a réduit ses patrouilles à deux fois par semaine au lieu de trois, explique Patty Will. C’est aussi une façon pour les patrouilleurs de limiter leurs contacts et ainsi leurs risques de contracter la COVID-19.
D'après Patty Will, son organisme survit essentiellement grâce aux dons, et à l’argent qu’elle y injecte de son propre portefeuille.
Elle affirme que Queen City Patrol a demandé de l'aide à d'autres organismes et au gouvernement, mais sans réponse. Selon elle, recevoir des cartes-cadeaux d'essence les aiderait déjà, puisque les patrouilleurs circulent principalement en voiture à travers la ville de Regina.
Des pistes de solutions?
Pour améliorer la situation des surdoses, Amanda Sauer met l'emphase sur la trousse de naloxone, la prévention, et savoir reconnaître les signes d’une personne en détresse.
Un jour, alors qu’elle allait chercher un café, Amanda Sauer a aidé une personne faisant une surdose. Le tout s’est déroulé dans un endroit public, bondé de monde. Elle était la seule capable d'intervenir.
Mme Sauer encourage donc les gens à s'informer sur les symptômes afin de pouvoir réagir rapidement, comme elle l’a fait à ce moment-là.
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Selon Patty Will, il n’y a que deux points de dépôts de seringues souillées à Regina et qu’ils sont difficiles à repérer. Elle soutient qu’il serait utile d’avoir davantage de ces points de dépôt à travers la ville.
De plus, elle croit que l’ouverture de davantage de centres d’injection supervisée aiderait à la situation liée aux surdoses et que le gouvernement provincial devrait les financer.
Avec les informations de Geneviève Patterson