Plusieurs installations de fortune toujours présentes à Moncton

De nombreux sans-abris de Moncton optent pour ces campements extérieurs, plutôt qu’une place dans un refuge.
Photo : Radio-Canada
L’hiver arrive à grands pas, mais à Moncton, plusieurs campements de personnes en situation d’itinérance sont toujours visibles. Loin d’être idéal pour se garder au chaud lors de nuits glaciales, ils sont nombreux à opter pour ces installations de fortune, plutôt qu’une place dans un refuge.
Si ce choix semble surprenant, il est toutefois explicable par plusieurs facteurs, selon le directeur des services d’aide communautaire du YMCA de Moncton, Trevor Goodwin.
Une proportion importante des itinérants refusent d’aller dans les refuges, car ils ne s’y sentent pas en sécurité
, souligne-t-il.
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Certains craignent de se faire voler, ou encore d’avoir des altercations avec d’autres individus. Ce sentiment peut aussi être alimenté par des problèmes de santé mentale, d’anxiété ou des traumatismes passés.
Sans compter que la pandémie de COVID-19 peut leur faire redouter les endroits clos, malgré le respect des normes sanitaires par les refuges.
Selon Trevor Goodwin, la pandémie rendrait aussi plus visible ce phénomène cette année, puisque de nombreux lieux où des itinérants allaient passer le temps, sont désormais fermés ou difficiles d’accès.
Habituellement, ces personnes iraient par exemple aux soupes populaires, à la bibliothèque, ou au centre commercial
, dit ce dernier.
Une amélioration depuis 2019
En dépit des apparences, le conseiller municipal de la ville de Moncton Charles Léger croit pour sa part que la situation s’améliore tranquillement : spécialement depuis l’an dernier.
Il y a une meilleure méthode à travers les agences qui sont disponibles chaque jour pour s’assurer que ces gens sont sécures
, explique-t il.
Il cite en exemple le travail du programme ReBrancher, dirigé par Trevor Goodwin. Les intervenants du programme sillonnent la ville pour s’assurer de la sécurité des personnes itinérantes.
L’initiative TANDEM, lancée par des policiers de la GRC
qui agissent comme courroie de transmission, est un autre exemple.Le responsable du Groupe de police communautaire du détachement régional de Codiac, Éric Larose, chapeaute ce projet.
Le premier objectif de l’intervention, c’est d’aider les personnes les plus démunies en les envoyant vers des services qui sont disponibles
, dit-il.
D’ailleurs, depuis l’instauration de TANDEM en octobre 2019, aucune contravention n’aurait été remise par des policiers de cette initiative relativement à la présence d’un campement.
D’après le reportage de Marie-Ève Brassard