La Ville dévoile le design des stations du tramway

La station du CHUL est l'une des seules qui incluent un abri complètement fermé
Photo : Ville de Québec
Après avoir présenté la maquette des véhicules du tramway la semaine dernière, la Ville de Québec a dévoilé vendredi matin ses lignes directrices pour le design et la conception de toutes les infrastructures liées au projet.
Le design a une cohérence avec le matériel roulant moderne, mais il vient aussi bien s'intégrer dans la ville. On ne voulait pas quelque chose qui sort trop de l'ordinaire, qui a l’air beau la 1re année, mais qu'à la 3e ou 4e année on se tannerait
, remarque le directeur du Bureau de projet du réseau structurant de transport en commun (RSTC), Daniel Genest.
C’est le consortium Tram-Innov qui regroupe les firmes de génie-conseil WSP, CIMA+, et Hatch ainsi que les bureaux d’architectes STGM architectes et Daoust Lestage Lizotte Stecker qui avait le mandat de développer cette vision.
Les infrastructures seront nombreuses tout le long des 22 km du tracé. Elles incluent les 25 stations de surface, 3 stations souterraines, 5 pôles d'échanges, 8 vélostations, 2 trémies, 5 ouvrages d'art et le centre d'entretien.
Chaque élément a été réfléchi, peu importe son échelle.Des composantes où sont identifiées des prescriptions précises, notamment au niveau des bancs, des paniers à rebut, des supports à vélo, des balustrades et des clôtures
, ont été cataloguées, note l’architecte et associée principale chez Daoust Lestage Lizotte Stecker, Renée Daoust.
Dans son plan, le consortium dit avoir a dû respecter un équilibre entre les quatre principes qui guident la conception du RSTC, soit la sécurité, la qualité du service, l’intégration urbaine et le confort.
Les architectes se sont inspirés de ce qu’il se fait ailleurs et de divers éléments de la ville pour favoriser l’intégration au paysage urbain tout en ayant une signature iconographique forte.
Oui, il y a la qualité de l'architecture, mais l'idée c’est également d'être facilement identifiable pour reconnaître facilement une infrastructure qui est rattachée au tramway
, soutient la conseillère municipale responsable de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, Marie-Josée Savard.
Abris fermés, semi-fermés et souterrains
Quatre différents types de stations parsèmeront le tracé du tramway.
Parmi les stations situées à la surface, le plan ne fait mention que de 3 abris fermés, 19 abris semi-fermés et 2 d'abris ouverts. Ils seront tous munis d’un système de chauffage quelconque et tous les quais seront aussi chauffants pour éviter d’avoir de l’accumulation de neige.
Puisque les lignes directrices ont été élaborées à partir du plan qui fait intervenir le plus long tunnel, il y a aussi 3 stations souterraines; celle de la place D’Youville, celle de la Colline parlementaire et celle de l’avenue Cartier.
Les abris semi-fermés, plus nombreux sur le réseau, sont entourés de quatre parois de verres qui ne se referment toutefois pas de façon hermétique, donc avec certains espaces laissés libres pour pouvoir y entrer et sortir.
Les abris semi-fermés intègrent des chauffages radiants à infrarouge. Et, on l’a vu dans plusieurs projets qu’on a travaillés, ce sont des chauffages très confortables et donc l’environnement sera confortable, on n’est pas inquiet
, croit Renée Daoust.
L’architecture des différentes stations reprend les mêmes éléments signatures
de la Ville de Québec désignés par le consortium.
À l'image de la Ville
Parmi ces éléments, il y a les équerres simples et répétitives qui forment la structure des stations et qui supportent les toits de verre. Ces équerres sont inspirées des toitures du Vieux-Québec, notamment celle du Château Frontenac.
Ensuite, on a aussi intégré des éléments de bois pour assurer une forme de confort visuel pour les usagers. Et, enfin, on a introduit la notion de mur expression sur lequel on pourra venir exprimer la personnalité spécifique des quartiers qui sont traversés
, poursuit Renée Daoust.
On traverse essentiellement 14 quartiers iconographiques qui présentent chacun une personnalité spécifique, le projet doit donc s’inspirer de l’esprit du lieu et des spécificités de chacun
, décrit l’architecte.
Ainsi, l’aménagement et le design ne sont pas tout-à-fait réfléchis de la même façon sur un tronçon du tracé à Limoilou ou à Cap-Rouge.
En ce sens, 19 façons de créer une signature paysagère spécifique ont été imaginées afin de donner des instructions suffisamment précises pour encadrer les interventions paysagères. Par exemple, quand on traverse le quartier Cap-Rouge, on y retrouve donc une série de plantations, un traitement très distinctif comparativement à l’entrée de ville du boulevard Laurier, où évidemment on s’inscrit en milieu urbain
, illustre Renée Daoust.
Un pas de plus pour la Ville
La conseillère municipale Marie-Josée Savard croit que le projet tel que présenté permettra à la ville de Québec de se doter d’un tramway à la hauteur de la beauté de Québec
. Elle y voit un legs pour les générations futures dont elles pourront être fières.
Dans les prochaines étapes du projet, il y aura l’appel de proposition que la Ville souhaite lancer au début de 2021. Cet appel de proposition viendra définir des exigences fonctionnelles et techniques. Et, les lignes directrices de design seront un élément-clé de ces exigences
, précise le directeur du Bureau de projet du RSTC, Daniel Genest.
Même si l'administration municipale est prête à aller de l'avant avec le projet, l'appui du gouvernement du Québec n'est pas gagné. Récemment, le ministre des Transports François Bonnardel a exprimé son désir que le tracé soit revu.