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North Bay promet d'aider les sans-abri après le démantèlement d'un campement

Un policier surveille des gens dans un campement de fortune.

Les tentes ont été démontées dans le calme jeudi après-midi.

Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Depuis près de deux semaines, une trentaine de personnes étaient rassemblées devant l’hôtel de ville de North Bay, pour protester contre le manque de logements et les problèmes rencontrés par les sans-abri de la région. Elles ont depuis reçu l’ordre de démonter leurs tentes. Beaucoup se demandent s’il est possible de trouver un « endroit sûr » où vivre.

La Ville de North Bay a informé jeudi matin les personnes qui campaient devant l’hôtel de ville qu’elles devaient partir au plus tard à 14 h.

Un avis officiel de la Ville affiché près d'une tente.

Jeudi matin, la Ville de North Bay a avisé les personnes qui campaient devant l'hôtel de ville qu'elles allaient devoir partir en après-midi.

Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier

Jeudi après-midi, travailleurs sociaux, sans-abri et policiers se sont activés calmement pour ranger les tentes, la nourriture et les bouteilles de propane du campement de fortune.

C’est contraire aux règlements municipaux de camper sur ce terrain, a expliqué le sergent John Cook, du Service de police de North Bay. Il y a des inquiétudes de santé et de sécurité liées à un aussi grand nombre de tentes installées et de personnes qui campent ici.

La Ville s’inquiétait notamment des risques associés aux réservoirs de propane, aux générateurs, aux flammes, à l’hygiène et au temps froid.

« Bien que la Ville respecte le droit des personnes à manifester, sa principale préoccupation est le bien-être des personnes dans le campement tout en assumant sa responsabilité de maintenir la santé et la sécurité publique.  »

— Une citation de  Communiqué de la Ville de North Bay

Le sergent Cook ajoute que plusieurs intervenants étaient sur place pour aider ceux qui le souhaitaient, notamment pour la recherche d’un endroit où vivre.

La Municipalité a assuré que chacun dormira au chaud jeudi soir et que des ressources adéquates seront mises à la disposition de tous. La démarche est d’ailleurs appuyée par plusieurs organismes communautaires.

Bryan Eade, travailleur social pour Nipissing Mental Health Housing & Support Services, affirme que son rôle est très large. Nous aidons les gens selon leurs besoins.

Nous avons de bonnes relations avec beaucoup de gens qui sont ici. C'est pour ça que nous sommes là, affirme-t-il. Nous sommes capables de parler avec les gens et d'approcher les choses de façon thérapeutique, plutôt que de façon autoritaire.

André Bessette, un des hommes qui devaient démonter sa tente s'est réjoui. Pour lui, la journée avait des airs de nouveau départ.

Un homme démonte une tente.

André Bessette se réjouit de pouvoir obtenir de l'aide.

Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier

Nous avons besoin d’un endroit chaud et d’un peu d’espoir, a-t-il affirmé. Vendredi, avec l’aide des services sociaux, il pourra visiter un nouvel appartement.

Ronald Knox, pour sa part, ne se fait pas d’illusions. Il est sans-abri depuis trois ans.

« Faites-nous dormir dans un hôtel. Mais dans deux semaines, nous serons de nouveau dans la rue. »

— Une citation de  Ronald Knox
Ronald Knox dans sa tente avant le démantèlement.

Ronald Knox est pessimiste quant à ses possibilités de sortir de la rue.

Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier

Shirley (nom fictif), pleurait, car elle craint de se retrouver dans un refuge, où elle ne se sent pas en sécurité.

Mon mari et moi ne voulons plus vivre dans la rue. Mais il y a peu de ressources pour les gens avec les animaux, disait-elle en sanglotant.

Les sans-abri veulent être entendus

Shane Moyer est un défenseur des sans-abri et du logement abordable dans la région, et il a connu l’itinérance, par intermittence, au cours des 10 dernières années.

Il explique que le campement démantelé jeudi était le deuxième qui a été mis en place pour attirer l’attention des dirigeants de la Ville sur les difficultés que les gens ont à trouver ce qu’il appelle un sanctuaire.

[Les dirigeants de la Ville] ne demandent pas aux gens eux-mêmes ce qu’ils veulent exactement pour répondre à leurs besoins, a-t-il déclaré. Ils sont assis derrière un bureau, mais ils ne font pas grand-chose pour répondre aux besoins de la population.

Il veut faire partie d’un comité consultatif sur le logement, où il pourra s’assurer que les besoins de ces personnes sont satisfaits.

Devanture d’un édifice brun avec des fenêtres et un peu de neige.

Shane Moyer estime que l'administration municipale ne connaît pas suffisamment les défis et les besoins des sans-abri.

Photo : CBC/Erik White

Shane Moyer estime qu’il y a environ 1000 sans-abri dans la région de North Bay, et qu’il n’y a pas assez de logements abordables pour tout le monde. De plus [certains] propriétaires ne gardent pas leur logement dans un état convenable.

Le dernier décompte des sans-abri dans le district de Nipissing, financé par le gouvernement fédéral, conclut que le nombre de personnes vivant dans cette situation serait plutôt de 293, soit une hausse de plus de 100 personnes par rapport à 2018.

La Ville se défend par ailleurs dans son communiqué de vouloir empêcher les gens de s’exprimer. Tous ceux qui séjournent dans le campement sont invités à revenir chaque jour à l’hôtel de ville pour protester et plaider en faveur de l’amélioration des logements et des systèmes.

Avec les informations de Zacharie Routhier et de CBC

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