Avis d'exposition: des commerçants dénoncent le manque de transparence de la province

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick Blaine Higgs.
Photo : Radio-Canada
Avec le nombre de cas de COVID-19 en recrudescence, des entreprises du Nouveau-Brunswick reprochent à la Santé publique son manque de transparence et une confusion en ce qui concerne les directives lorsqu'on les avise d'une exposition potentielle dans leur commerce.
Gary Sandhu, propriétaire du restaurant Tandoori Zaika à Moncton, peut en témoigner.
Le 16 novembre, trois inspecteurs de la Santé publique se sont présentés à son commerce pour l’informer qu’une personne ayant contracté la COVID-19 avait fréquenté son l'établissement le 8 novembre.
Mr. Sandhu s'entretient alors avec des représentants de la Santé publique par téléphone, pour établir un plan. Ils m'ont dit qu'ils allaient donner le nom de mon restaurant aux médias, pour que les gens qui sont venus puissent surveiller l'apparition de symptômes
, raconte-t-il.
On lui demande aussi si ses employés ont des symptômes de la maladie et le prévient que le cas échéant, ils devront s'isoler.
Aucune directive supplémentaire ne lui a toutefois été soumise quant à l'auto-isolement préventif des serveurs, ou bien à la fermeture de son commerce.
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Selon Gary Sandhu, trop peu d'informations lui sont transmises. De sa propre initiative, le restaurateur décide donc de fermer les portes du restaurant le jour même, par souci de sécurité publique.
Quelques jours plus tard, des inspecteurs sont revenus au restaurant Tandoori Zaika, pour vérifier que l'établissement respecte les normes sanitaires.
Plusieurs situations, plusieurs consignes
Jeff Alpaugh, propriétaire de la boutique de vêtements Jeff Alpaugh Custom à Fredericton a lui aussi été contacté par la Santé publique.
À la suite d'une exposition à la COVID-19 dans son magasin, l'entrepreneur a plutôt reçu la consigne de nettoyer en profondeur son établissement, et de le fermer pendant deux semaines.
Après des échanges avec la Santé publique, la donne change : il devra finalement fermer boutique pour un total de 24 heures, mais ses deux employés devront par contre s'isoler pour 14 jours.
Tout comme le restaurateur de Moncton, Jeff Alpaugh souligne un manque d'information fournie par les autorités. Ils ne peuvent pas dire qu'ils seront transparents et choisir de garder de l'information pour eux
, dit-il.
Selon la médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, la Dre Jennifer Russell, il est toutefois normal que les consignes diffèrent d'une entreprise à une autre.
Chaque situation est différente, alors, les directives que les gens vont recevoir c'est vraiment pour gérer la situation comme telle
, affirme-t-elle.
Des directives que les commerçants souhaiteraient tout de même plus précises alors que le nombre de personnes infectieuses augmente de jour en jour dans la province.
D’après le reportage de Marie-Ève Brassard