Menotté avec sa petite-fille, un grand-père autochtone dépose une plainte contre BMO

Maxwell Johnson et sa petite-fille Tori-Anne disent qu'ils essaient de trouver des moyens de faire face à l'anxiété, à la peur de la police et des banques depuis qu'ils ont été soupçonnés de fraude et menottés devant la Banque de Montréal à Vancouver.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms (CBC)
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une plainte en matière de droits de la personne a été déposée contre la Banque de Montréal (BMO) et le service de police de Vancouver après qu'un homme autochtone et sa petite-fille aient été menottés alors qu'ils tentaient d'ouvrir un compte dans une succursale de cette banque à Vancouver l'année dernière.
Les avocats de Maxwell Johnson et de sa petite fille, Tori-Anne, ont publié une transcription de l'appel au 911 et un rapport expurgé provenant du service de police de Vancouver. J'avais mal au cœur en le lisant
, a déclaré la conseillère en chef de la Nation Heiltsuk, Marilyn Slett.
Maxwell Johnson et sa petite-fille de 12 ans, Tori-Anne, tous deux membres de la Nation Heiltsuk à Bella Bella, en Colombie-Britannique, ont été menottés le 20 décembre après que le personnel de la banque ait examiné leurs documents d'identité et appelé la police pour signaler une fraude présumée.
Le grand-père et sa petite-fille utilisaient des cartes de statut d’Indien émises par le gouvernement. Maxwell Johnson a présenté son certificat de naissance et la carte médicale de Tori-Anne. Il a raconté que l'employé est devenu méfiant et est monté à l'étage avec leurs cartes.

Maxwell Johnson montre sa carte de statut d'Indien ainsi que celle de sa petite-fille.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms (CBC)
Des Sud-Asiatiques
Les transcriptions révèlent qu'un directeur de succursale de BMO a appelé le 911 à propos de M. Johnson et de sa petite-fille, pensant d'abord que les deux présentaient de fausses cartes d'identité.
Selon le document, le gérant de la succursale pensait tout d’abord que le grand-père et sa petite-fille étaient sud asiatiques
. J'ai été assez surpris qu'ils aient dit que nous étions des personnes sud-asiatiques avec des cartes de statut (...)
, lance M. Johnson.
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Les Services aux Autochtones mis en cause
Lors de l'appel 911, le gestionnaire de BMO ne semble pas comprendre ce qu'est une carte de statut d’Indien. À un moment donné, le directeur a dit à l'opérateur : On nous a dit par l'Indien, euh, le gouvernement, de contacter la police
.
Lorsqu'il lui a été demandé d’être plus clair, le directeur a déclaré : J'ai contacté le numéro sur le site Web du gouvernement canadien en ce qui concerne la vérification du statut d'Indien
. Il précise ensuite que Services aux Autochtones Canada, l'organisme responsable de la délivrance des cartes de statut d'Indien leur a recommandé d'appeler la police.
L'appel à Services aux Autochtones Canada s'est démarqué pour moi
, affirme Marilyn Slett.
(...) C’est vraiment alarmant et c'est du racisme systémique, c'est du racisme institutionnalisé. Nous avons un long chemin à parcourir devant nous en tant que pays.
Interrogé en Chambre des Communes, le ministre des Services aux Autochtones a reconnu que l’incident en question était extrêmement alarmant. Marc Miller a affirmé que ce que nous avons vu, c'est un processus de racisme systémique (...) avec les résultats qu'il a eu avec l'intervention de la police
.
De toute évidence, tous les membres de la société doivent connaître et respecter la validité d'une carte de statut [d'Indien].
Le ministre Miller a répondu n’avoir reçu que récemment la transcription de l'appel au 911. Ce n'est pas clair. Mais s'il y a un problème autochtone, s'il y a un problème avec les services autochtones, la participation du Canada, nous agirons rapidement
, a-t-il signifié.
Une bataille contre la discrimination
Maxwell Johnson ne comprend toujours pas comment sa petite-fille et lui se sont retrouvés menottés et détenus dans une rue animée du centre-ville de Vancouver en face de la succursale de la BMO. Le grand-père se dit nerveux à propos des plaintes relatives aux droits de l'homme, mais croit que c'est la bonne chose à faire.
Je sais que c'est quelque chose que je dois faire pour ma famille, et cela doit être fait non seulement pour notre Nation [Heiltsuk], mais pour d'autres personnes qui sont victimes de discrimination en raison de la couleur de leur peau.
Un incident regrettable
CBC/Radio-Canada a communiqué avec Services aux Autochtones Canada, BMO et le VPD pour obtenir des commentaires sur l'incident décrit dans cet appel au 911, les deux premières institutions n’ont toujours pas donné suite à la demande.
La police de Vancouver déclare, par courriel, que les circonstances entourant cette situation et les répercussions sur M. Maxwell Johnson et sa petite-fille sont regrettables et, naturellement, traumatisantes. Un examen des services et politiques est en cours pour cet événement. Il examinera la politique et les opérations du VPD par rapport à cet incident, la manière dont elles ont été appliquées et si des modifications sont nécessaires.
Le rapport d'examen sera soumis au Conseil d’administration de la police de Vancouver lors d'un forum public
, écrit la porte-parole de VPD, Tania Visintin.
D'après les informations d'Angela Sterrit