Les chevreuils de Longueuil seront épargnés
La mairesse Parent cède devant la pression populaire et annonce que les animaux seront finalement déplacés.

Selon la Ville, la surpopulation de cerfs menace l'avenir écologique du parc Michel-Chartrand.
Photo : Daniel Brassard
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La quinzaine de cerfs de Virginie qui devaient être abattus au parc Michel-Chartrand auront la vie sauve.
Dans un communiqué transmis lundi soir, la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, annonce que la quinzaine de bêtes qui devaient être euthanasiées d'ici deux semaines seront finalement déplacées.
Malgré la mesure initialement retenue par nos équipes respectives, […] la menace que posent aujourd’hui certaines personnes afin de nuire, voire contrecarrer la mise en œuvre de l’opération […] nous force à envisager une autre option
, écrit-elle.
En conséquence, j’ai demandé au directeur général de la Ville de Longueuil de prendre tous les moyens afin de […] permettre le déplacement de 15 cerfs de Virginie du parc Michel-Chartrand vers un site autorisé
, poursuit Mme Parent.
Considérant l’importance pour la Ville de procéder à la réduction du cheptel à court terme, ce déplacement doit se faire au cours des prochaines semaines
, souligne-t-elle.

Cette cage devait servir à capturer des cerfs au parc Michel-Chartrand.
Photo : Radio-Canada
La Ville de Longueuil avait obtenu un permis du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) pour procéder à l'abattage des chevreuils entre le lundi 23 novembre et le vendredi 4 décembre. Cette autorisation devra maintenant être remplacée par un nouveau permis précisant les modalités du déplacement des bêtes.
Dans son communiqué, la mairesse Parent rappelle que l'opération de contrôle ponctuelle de la population de cerf du parc Michel-Chartrand était appuyée par un large consensus au sein de la communauté scientifique
.
Elle précise en outre qu'aucune entrevue ne sera accordée et qu’aucun commentaire supplémentaire ne sera fait à ce sujet
.
Selon l'administration de Sylvie Parent, la surpopulation de cerfs de Virginie menace l'avenir écologique du parc Michel-Chartrand. Elle augmente également le risque d'accidents routiers dans les rues avoisinantes et de transmission de la maladie de Lyme. Des dommages aux propriétés du secteur ont aussi été constatés.
Or, la décision de la Ville de Longueuil d'abattre une quinzaine de chevreuils du parc Michel-Chartrand a provoqué un véritable tollé au cours des dernières semaines. Des manifestations ont été organisées. La mairesse Parent a même reçu des menaces, qui ont mené à des arrestations.

L'avocate Anne-France Goldwater
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
L'avocate Anne-France Goldwater s'est jetée à son tour dans la mêlée, lundi, réclamant une rencontre d'urgence avec la mairesse afin de trouver une solution pratique pour éviter l'euthanasie des bêtes, sans quoi elle menaçait de déposer une requête en révision judiciaire
.
Lors d'une conférence de presse virtuelle organisée par Sauvetage Animal Rescue, la procureure a notamment proposé de confier à l'entreprise le mandat de capturer les cerfs pour ensuite les transporter de façon sécuritaire vers cinq refuges différents.
Correctif
Une version précédente de cet article présentait Sauvetage Animal Rescue comme un « organisme ». Or, il s'agit plutôt, selon le Registre des entreprises du Québec, d'un nom utilisé par l'entreprise Service Urgences Animales. Notre texte a été modifié par souci d'exactitude.
Or, la mairesse Parent a déjà expliqué par le passé que la Ville avait tenté de trouver d'autres solutions avec le MFFP, sans succès. Le stress provoqué par le déplacement des cerfs serait fatal pour plusieurs d'entre eux, sans compter le risque de propager des maladies à leur nouvel environnement, a-t-elle signalé.
Des entreprises et organismes – en Beauce, en Estrie et dans le Centre-du-Québec – se sont déjà manifestés pour accueillir les animaux, mais leurs demandes ont toutes été écartées.
À l'origine, les animaux capturés devaient être euthanasiés avec un marteau d’abattage sous la supervision d’un biologiste et d'un vétérinaire. La viande devait ensuite être remise à Moisson Rive-Sud. Les employés municipaux ne devaient pas participer à l'opération. Le contrat de 65 000 $ avait plutôt été confié à l'externe.

Entrevue avec Me Alain Roy, professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal