La pandémie exacerbe l’isolement des personnes vivant dans la pauvreté

Un portefeuille vide
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La pandémie met en lumière les inégalités sociales. Dans un contexte de mesures sanitaires, les personnes vivant en situation de pauvreté se retrouvent encore plus isolées et vulnérables.
À 54 ans, Nicole Baribeau habite seule dans son logement de Trois-Rivières. Bénéficiaire de l’aide sociale, elle vit avec 700 $ par mois.
C’est vraiment pas évident, surtout pour des personnes qui sont seules
, dit-elle.
Jean-Simon Desjardins vit seul lui aussi. En raison de son handicap intellectuel, il reçoit de son côté 1200 $ par mois.
J’essaie de faire un budget, de respecter le budget… L’épicerie coûte cher.
Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomique (IRIS), la pandémie a fait ressortir les inégalités au Québec. Près d’une personne sur cinq vit dans la pauvreté dans la province, d’après l’IRIS. À Trois-Rivières, en 2020, le niveau de revenu viable se situe à 24 402 $ annuellement pour une personne seule.
C’est très loin de ce dont Nicole et Jean-Simon disposent. Quand vient le temps de faire l’épicerie, j’ai pas d’argent pour faire l’épicerie
, raconte la dame.
Pour se nourrir, elle divise les portions des repas donnés par l’organisme COMSEP, à Trois-Rivières, et les banques alimentaires.
À la recherche d’un emploi
La coordonnatrice de COMSEP, Sylvie Tardif, déplore les difficultés des personnes seules actuellement. Malheureusement, les personnes seules, elles passent souvent sous le radar. […] Dans la pauvreté, il y a les personnes qui vivent au salaire minimum, ensuite il y a les familles, puis ensuite il y a les personnes ayant un handicap, et après les personnes seules.
Pourtant, Nicole et Jean-Simon ont tenté de se trouver un emploi, mais se butent sans cesse à des portes closes.
J’ai beau faire des tentatives pour débarquer du bien-être, mais quand tu vas porter des CV, puis que tu te fais dire non une dizaine de fois, tu te décourages
, dit Mme Baribeau.
Tous deux espèrent un jour se sortir de la pauvreté et considèrent COMSEP, le dernier filet social, comme leur famille.
D'après un reportage de Sarah Désilets-Rousseau