Le CSF consulte sur la transition de ses écoles secondaires d'hétérogènes à homogènes

Des jeunes du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique pendant l'événement La SAGA en 2019.
Photo : Keveren Guillou
Les réactions se suivent et ne se ressemblent pas après l’annonce du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF) d’un projet de huit nouvelles écoles secondaires francophones homogènes.
C’est grâce au jugement de la Cour suprême du 12 juin dernier, ayant donné gain de cause au CSF , à la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB) et à des parents coappelants, que le Conseil scolaire peut aller de l’avant avec ces huit nouvelles écoles pour donner à la minorité francophone de ces régions une instruction de qualité réellement équivalente à celle de la majorité anglophone.
Le CSF gère 14 écoles secondaires, dont seulement 6 offrent toute leur programmation en français. Les huit autres programmes secondaires sont hétérogènes. Ils offrent de deux à quatre cours en français dans des écoles secondaires de langue anglaise.
Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique entame une tournée virtuelle de la province pour consulter les parents, les élèves et les communautés francophones sur la forme que prendront ces nouvelles écoles.
La communauté francophone de Nanaimo, sur l'île de Vancouver, sera la première à être consultée par le CSF
, le 24 novembre.Calendrier des rencontres virtuelles du CSF
- 24 novembre – Nanaimo – École Océane (Nouvelle fenêtre)
- 25 novembre – Prince George – École Franco-Nord (Nouvelle fenêtre)
- 26 novembre – Powell River – École Côte-du-soleil (Nouvelle fenêtre)
- 1er décembre – Penticton – École Entre-lacs (Nouvelle fenêtre)
- 2 décembre – Nelson – École des Sentier-alpins (Nouvelle fenêtre)
- 3 décembre – Campbell River – École Mer-et-montagne (Nouvelle fenêtre)
- 8 décembre – Sechelt – École du Pacifique (Nouvelle fenêtre)
- 9 décembre – Revelstoke – École des Glaciers (Nouvelle fenêtre)
Geneviève Caron, maman d'une élève de 6e année à l'École Océane, à Nanaimo, est d’avis que l’idée est bonne. En tant que francophone, dit-elle, c’était important pour moi d’envoyer mes enfants à une école francophone, et la possibilité pour eux de continuer au secondaire en français, c’est bien.
Selon Mme Caron, qui participera à la rencontre virtuelle du 24 novembre avec sa fille de 11 ans, Lily, l'important, c'est l'aspect communautaire des espaces francophones.
[Avant la pandémie de COVID-19] des gens venaient à l’école faire de la popote, ou offrir des clubs pour apprendre à tricoter. Je trouve ça important de garder des liens, de partager notre culture.
La trésorière de l'Association de parents de l'École Océane, à Nanaimo, Marie Rongeard, affirme comprendre que des stratégies pour préserver le français en milieu minoritaire sont essentielles. Quand nous vivions à Ottawa, on disait : on apprend le français et on attrape l'anglais!
C’est justement ce que le Conseil scolaire francophone espère accomplir avec ces nouvelles écoles secondaires francophones homogènes : des espaces communautaires francophones.
Le Conseil jeunesse de la Colombie-Britannique participe aux discussions avec le CSF
pour donner le point de vue des jeunes. Si les futures écoles homogènes sont vues d’un bon œil, il y a tout de même des inquiétudes et des questionnements.La directrice générale du Conseil jeunesse de la Colombie-Britannique, Sophie Audet, dit que les huit nouvelles écoles sont, de prime abord, une bonne nouvelle. C'est sûr qu' on se réjouit de la nouvelle, que le CSF veut créer davantage de milieux de vie francophones parce que cela va avoir des répercussions positives.
Mais ce n’est pas si simple, on ne peut pas juste dire : on prend tout le monde de l’hétérogène et on les met dans l'homogène et tout le monde va être content. Il y a quand même des nuances.
La question qui demeure sur toutes les lèvres et, surtout, celles des jeunes qui vont fréquenter ces écoles : qu'est-ce qui sera offert?
Avec les écoles hétérogènes, ils ont accès à plus de cours à options, plus d’activités sur l’heure du midi et des activités parascolaires. Alors ils ont des inquiétudes, et c’est pour ça que le processus de consultation va être important
, explique Sophie Audet.
Chloé Doyon, élève de 11e année dans une école hétérogène à Campbell River, pense qu'une école secondaire homogène n'est pas la meilleure idée pour sa communauté, parce que le programme francophone y est vraiment petit. Si on faisait une école homogène, nos classes seraient vraiment petites et on n’aurait pas l'aspect social et on n’aurait pas le choix de cours.
Les consultations virtuelles du CSF
se poursuivent jusqu'au 9 décembre 2020.