Harcèlements à la GRC : le rapport de l'ex-juge Bastarache fait réagir
La Gendarmerie royale du Canada répond.
L'ex-juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache, vient de rendre un rapport accablant sur le harcèlement et la discrimination fondés sur le sexe et l'orientation sexuelle à la Gendarmerie royale du Canada (archives).
Photo : Reuters / Shannon VanRaes
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le rapport dévastateur déposé par l'ex-juge Bastarache sur le harcèlement au sein de la Gendarmerie royale du Canada fait beaucoup réagir.
Brenda Lucki, la commissaire de la GRC
, a pris publiquement la parole jeudi.Elle a trouvé le document de l'ancien juge pénible à consulter. À sa lecture, elle a ressenti à la fois de la tristesse et de la frustration. Elle croit toutefois qu’il était nécessaire de prendre connaissance des situations et des témoignages des victimes pour pouvoir changer les choses.
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Elle reconnaît que certaines femmes ont vécu de la violence au sein du corps policier, ce qui est une violation du code de conduite de l’organisme.
« À toutes les femmes qui ont fait face à ce genre de comportement à la GRC , je présente mes profondes excuses. »
Brenda Lucki présente ses excuses aux victimes de harcèlement. Elle insiste sur le fait qu’il n’y a pas de place au sein de la GRC
pour les violences sexuelles, la discrimination, le racisme, l’homophobie, la xénophobie ou la transphobie. Elle est déterminée à apporter des changements.« Je ne peux pas changer le passé, mais je peux assurément changer l'avenir. »
Selon elle, des progrès ont tout de même été apportés au cours des deux dernières années. Elle prend pour exemple la plus grande diversité au sein de son équipe de direction. Une diversité qui change la manière dont sont prises les décisions.
Elle souligne également que plusieurs initiatives lancées respectent les 52 recommandations du rapport de l'ex-juge Bastarache. Notamment la mise en place en 2021 d’un nouveau centre pour répondre au harcèlement sexuel en interne.
Brenda Lucki promet de faire de la GRC
un milieu de travail sécuritaire.Sans surprises
Alain Babineau, un ancien agent ayant passé 27 ans dans la GRCC’est choquant, mais ce n’est pas surprenant
, dit-il.
« La GRC, c’est comme tous les autres services de police. C’est un monde macho et blanc. »
Il croit pour sa part que le corps policier national est incapable d’avoir un regard critique sur lui-même en ce qui a trait à ce type d’accusation. Selon lui, la GRC
aura besoin de l’intervention d’une organisation extérieure et indépendante pour régler les problèmes de harcèlement.Avec les informations de Karolina Rozwadowski et de Rémi Authier