La location de l'église St-Charles-de-Limoilou ne « garantit pas sa pérennité »

Cette plaque orne la façade de l'église Saint-Charles-de-Limoilou.
Photo : Radio-Canada / Raymond Routhier
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'église Saint-Charles-de-Limoilou sera à nouveau occupée. L’organisme Machine de Cirque sera locataire de l’immeuble pour les trois prochaines années. La question du financement de la restauration de cet immeuble à valeur patrimoniale demeure toutefois entière.
Machine de Cirque, qui se spécialise dans la création et la production de spectacles de cirque, doit déménager d’ici le début du mois de décembre, parce que son bail sur la 5e rue n’était pas renouvelé.
L’entente en vue de la location a été signée avec la paroisse Saint-François-de-Laval vendredi dernier.
On veut commencer les entraînements dès décembre. On a déjà des créations et des répétitions à faire aussi en janvier, février pour des projets en cours tout de suite après Noël. Ça va aller très, très vite
, affirme le directeur général de Machine de Cirque, Vincent Dubé.
Surprise et déception
L’organisme Espaces d’Initiatives, qui travaille depuis cinq ans pour acquérir et préserver l’église, se dit surpris et déçu par cette annonce.
Son directeur général, Édouard-Julien Blanchet, estime que la fabrique a agi de façon cavalière à leur égard.
On avait une rencontre avec la fabrique paroissiale ce matin pour leur proposer une acquisition du bâtiment. C'est là qu'ils nous ont annoncé que l'entente avait déjà eu lieu vendredi dernier. Cette rencontre-là était déjà prévue depuis trois semaines, mais tout était réglé d'avance
, déplore-t-il.
Partenariat à long terme?
La fabrique et Machine de Cirque envisagent un partenariat à long terme afin de préserver l'église Saint-Charles-de-Limoilou.
Machine de Cirque souhaite en arriver à acheter l’église, inoccupée depuis 2012.
On s'est assis avec eux, on a discuté, on s'est rendu compte que c'était une équipe extrêmement dynamique, qui avait une très belle vision et surtout le désir de préserver l'église
, explique la directrice générale de la paroisse, Diane Dupuis.
Frais importants
La fabrique n’avait plus les moyens de débourser plus de 80 000 $ par année pour l’entretien de l’église. Des frais que Machine de Cirque veut arriver à payer le plus rapidement possible.
Cette nouvelle entente vient toutefois miner le projet d’Espaces d’initiatives, qui souhaitait aménager un laboratoire d’innovation sociale dans l’église Saint-Charles-de-Limoilou.
Financement incertain de la restauration
Espaces d’Initiatives avait également obtenu de la part de la Ville de Québec l’octroi d’un montant de 2,1 millions de dollars pour restaurer la toiture et la ferblanterie des clochers.
En contrepartie, l’organisme devait fournir un montant de 600 000 $ pour financer une partie des travaux, évalués au total à un peu plus de sept millions de dollars.
Une campagne de financement devait d’ailleurs être lancée sous peu. On ne sait pas, pour le moment, ce qu’il adviendra du financement de la restauration de l’église Saint-Charles-de-Limoilou.
On ne doute pas des intentions de Machine de Cirque, mais ils ne connaissent pas encore le bâtiment. Il n'y a rien qui garantit qu'après ces trois ans-là, l'église va être mise en valeur, va être pérennisée dans le temps
, souligne Édouard-Julien Blanchet.
La fabrique ne pouvait plus attendre
Le diocèse et la paroisse disent comprendre la déception d’Espaces d’initiatives, mais affirment qu’ils ne pouvaient plus se permettre d’attendre que le projet de laboratoire d’innovation se réalise.
Ça n'arrivait pas avec Espaces d'Initiatives. Ça faisait quatre ans qu'on n'avançait pas, qu'on tournait en rond
, estime la directrice de la paroisse.
Au mois de juin, après quelques années, ils n'étaient pas capables d'aller plus loin dans la prise en charge du bâtiment. La fabrique a accordé un autre délai jusqu'au 1er septembre. Le 1er septembre, la fabrique était libre de tout engagement
, ajoute le vicaire général du diocèse de Québec, Mario Duchesne.